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lundi 7 décembre 2020

Un sonnet du Canzoniere de Pétrarque (1304-1374) - Adaptation.

 

 


La nature et le ciel ont du se disputer

Pour vous offrir leurs dons, vous rendant si parfaite

Que le soleil se plaît, vous voyant ainsi faite,

A se croire avec vous en proche parenté.

 

Ils vous ont tant donné, c’était leur volonté,

Qu’il n’est d’homme ici-bas qui sur ces entrefaites         

Ne retrouve à l’instant son âme stupéfaite

Prise aux rets de vos yeux et de votre beauté.

 

Pourtant cette passion que vos charmes inspirent          

Demeure un sentiment dont nul ne peut médire

Tant elle est sans espoir si ce n’est sans regret.

 

Le monde n’a pas vu depuis son premier âge

D’autre beauté que vous obtenir en effet

Qu’une flamme d’amour fut si pure et si sage.

 

                               ***       

 

mercredi 29 avril 2020

Le salon.



(Réception à Venise de Henri de Valois, roi de Pologne et nouveau roi de France sous le nom de Henri III - 1574.)

Les mots ? Ce sont des noms, quelquefois des prénoms,
Quelqu’un qui peut venir, il suffit qu’on l’appelle,
La page où l’on écrit n’est jamais qu’un salon
Où vont se retrouver ceux que la plume épelle.

Quelques-uns sont simplets, d’autres font des façons,
Certains sont bienveillants, d’autres pleins de cautèle,
J’y vois des assassins, des donneurs de leçons,
Des saints, des paresseux et des remplis de zèle.

Tous n’ont qu’une passion, celle de discuter
Qui les regroupe entre eux et par affinité ;
Ce qu’ils disent, d’abord on ne l’entend qu’à peine,

Leur cercle s’élargit et la ligne noircit,
Chacun parle à son tour, le thème s’éclaircit
Et le sonnet finit lorsque la page est pleine.

                               ***       

mardi 25 février 2020

Chansons !



(Tarragone - Catalogne espagnole.)

Enjoliver le monde est loin de mes soucis,
Que je les chante ou non les plus beaux paysages
N’en seront pas moins beaux, et d’innombrables pages
Ne rendront pas son tain à mon miroir noirci.

Les amours vaudraient mieux, elles sont de passage,
Rien de plus qu’un hors-d’œuvre et pour être précis,
Mieux vaudrait pour la gloire un poème concis
Que des tomes entiers remplis de bavardages.

C’est sans donner le change, étant ce que je suis,
Que j’écris ce sonnet, faisant comme je puis ;
A chacun son jouet et puis son espérance.

Ma main n’a pas écrit pour donner des leçons,
Mon rempart ici-bas c’est bien mon ignorance,
Poète est qui voudra, moi je fais des chansons.

                               ***