vendredi 20 janvier 2017

La Mauvaise Place.






Ce sont les stances de l’Hiver,
D’ombre, de froidure et de glace,
Des jours où l’horizon se perd,
Des nuits que le brouillard enlace,

Celles que disent les flocons
Au refrain d’aigreur de la bise
Sur les bois noirs et les sillons
Par une lumière indécise.

Ce sont, si monotonement,
Presque tristesse et toute attente,
Ces mots lointains et toujours lents
Que la neige en tombant s’invente.

Conte à pleurer certainement,
De bûcherons ou de pauvresses
Dans ces rigueurs de l’ancien temps
Lorsque la mort frappait sans cesse
Les malheureux premièrement
Et tous ceux que la faim oppresse
Quand il gelait trois mois durant.

Il est heureux que l’on progresse
Car, si cela vous intéresse,
On n’en est plus là maintenant.
Ou faut-il qu’un doute me naisse
Au fond du cœur en l’écrivant ?

Ce sont les stances de l’Hiver,
D’ombre, de froidure et de glace
Où rien ne change, où rien ne sert
Quand on a la mauvaise place.

                               ***

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