jeudi 19 janvier 2017

Septembre Philosophe.





Rien qui vaudrait la peine et rien qui vaille,
Un jour du quotidien qui se nourrit
De clarté fade aux nuances de gris :
Les jaunes d’or se sont fait jaune paille,
Les vermillons, les carmins, les rubis
Et les ponceaux ont la pâleur d’un rose
Et quant aux bleus, d’azur au roi, je n’ose
Les qualifier sinon d’ardoise ou pis.
S’il est un vert ce n’est pas d’espérance,
Ou  clair, ni d’émeraude ou de printemps
Mais à peine visible ou presque autant
Qu’un reflet vague aux rivages d’errance.
La vague même où l’écume blanchit
N’est qu’un remous dans le ressac immense
Des temps passés aux rêves entrepris.
Quel souvenir serait une défense,
Quel avenir une compensation ?
Heureux sont ceux qui font de leur routine
Le seul objet de leur satisfaction
Et sont contents entre lit et cantine.
Heureux les travailleurs pour l’illusion
Qu’ils ont compris le but de l’existence,
Heureux tous ceux qui dans leur religion
Suivent le rituel avec constance ;
Je n’en suis pas. Dans un matin banal
Septembre fuit, les arbres se dépouillent,
J’écris tranquille,  et ce n’est pas si mal,
Jusqu’à ce que les mots aussi s’embrouillent.

                               ***

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