mardi 24 janvier 2017

Canzoniere de Pétrarque -Transposition du Sonnet CCII.





Sous la glace immobile une mouvante flamme
De jour comme de nuit brûle d’un feu ardent
Et c’est de ce brasier que naquit le tourment
Qui consume mon cœur et dévore mon âme.

Je vois pour me frapper la Mort brandir sa lame
Et, comme en entendant l’horrible grondement
D’un orage, ou d’un lion le fier rugissement,
Je tremble et je me tais puisqu’elle me réclame.

L’amour et la pitié pourraient bien me sauver
Si leur double colonne ils voulaient élever
Entre ce coup mortel et mon âme éperdue,

Mais rien ne me présage une pareille fin
Dans la douceur aimée, dans la rigueur perçue,
Et j’en accuserai seulement mon destin.


Transposition effectuée à partir du texte du Canzoniere de Petrarque.  Préface et notes de Jean Michel Gardair. Traduction du comte Ferdinand L. de Gramont.  NRF.  Poésie/Gallimard.1983. P 164.

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