vendredi 8 juillet 2016

La Folie d'un Sourire.





Et maintenant mon seul été,
A moi mon vers, à moi ma rime.
Muse du ciel ou de l’abîme
Et la seule fidélité !

A moi l’éternelle maîtrise
Au bout du périple lointain
Loin de ce vaisseau qui se brise
Et loin de ce soleil éteint.

A moi sur la page du livre
L’ultime mot de toute fin
Et la quintessence du « vivre »
Et l’inaltérable dessein.

A moi cette unique folie
Bâtie envers et contre tout :
L’aube qui libère et délie
Et ce sourire au rendez-vous.

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mercredi 6 juillet 2016

Le Papillon.






Erreur ou bien inadvertance,
Entre chez moi un papillon
Qui va se poser au plafond
Pour attendre, plein de constance,
Je ne sais quel évènement.
Je parle haut pour qu’il m’écoute,
Lui disant qu’il fait fausse route,
Qu’il se trompe certainement,
Qu’il n’y a rien qui se butine
Aux quatre murs de mon salon.
A ce moment passe un bourdon
Qui vient tout droit de ma cuisine
Et n’entend pas non plus raison ;
Bien sûr le papillon s’obstine
Et je me fâche, on le devine,
Sans qu’aucun me prête attention.
Sûrement demain, sans vergogne,
Je verrai défiler chez moi
La faune des champs et des bois,
Peut-être même une cigogne,
Des hirondelles sûrement,
Un héron cendré, une loutre,
Des musaraignes et en outre,
Comme ce soir évidemment,
Pour la beauté de mon plafond,
Un papillon !

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mardi 28 juin 2016

Le Cycle des Amours Déçues - XXII: Toutes les Amours.






Il est des amours plus torrides
Que n’est un été calabrais,
D’autres, je ne sais qui décide,
Dont la tendresse fait l’attrait
Et puis il en est d’un peu « frais »
D’être moins jeunes que timides
Enfin il est des amours vides
Dont, hélas, vous êtes si près.

Il est des amours sans remède
Et des amours sans avenir,
D’autres dont la pente est si raide
Qu’à peine peut-on s’y tenir,
Certaines qui vous font frémir,
D’autres à qui la raison cède
Comme il en est pour qui tout plaide
Sans qu’on parvienne à les unir.

Filles et fils d’un beau rêve,
Enfants d’un désir partagé,
Il est encor des amours brèves
De cour ou bien de potager,
De l’esprit chez les plus âgés,
Chez les plus jeunes pleines de sève ;
Il en est qui durent sans trêve,
D’autres qui vont se négliger.

Il est des amours incertaines
Qui n’iront jamais de l’avant
Enfin il est des amours vaines
Comme ces « oui » jetés au vent,
Maudit éparpilleur de graines
Dans le silence des couvents
Ou le bassin clair des fontaines
Qu’assèche l’été si souvent…

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dimanche 26 juin 2016

La Rivière Grise.






Grisaille de l’âge et du temps
Comme le silence est tentant
Aux bords déserts de la rivière
Sans barques et sans lavandières,
Sans plus une fleur de l’été
Et sans ses reflets argentés.
Il coule une eau trouble et brunâtre,
Un cours sournois au goût saumâtre,
Une ombre où tout ombre se plaît,
Sans un remous, sans un reflet.
Image de ces jours qui passent,
Qui vous oublient et qui vous chassent
Grisaille de l’âge et du temps
Comme le silence est tentant.

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mercredi 22 juin 2016

De Marbre et de Mots.






Clapotis, doux remous de la mer
Que souligne un quai de marbre usé
Où l’Histoire en titubant se perd,
Clapotis, doux remous de la mer,
Pourquoi donc, monotone et blasé,
Evoquer les brumes de l’Hiver ?

Et pourquoi, vide au nom sentencieux,
La nuit froide et ses murs silencieux,
Place morte autour d’un puits désert,
Qu’observent,  la mort au fond des yeux,
Ces fenêtres où la nuit se perd ?

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