dimanche 9 août 2015

Le Don.





Voilà ce que je vous apporte :
Quelques midis trop doucereux
Et nos matins de feuille morte,
Couleur d’Automne aux soirs cendreux.
Piètre présent, je m’en avise
Mais vous n’avez pas voulu mieux.
Là-bas où le couchant s’irise
Lorsque la mer s’unit aux cieux,
Il court encor de vague en vague
Ce que je vous dis autrefois,
Ce chant n’en est que l’écho vague ;
Vous avez fait le mauvais choix.

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Le Cycle des Amours Déçues VII. Le Chevalier Errant. Mélopée.






D’un grand amour, jour après jour,

Trente ans durant je vous cherchais
Par monts, par vaux et par forêts,
Belle saison, saison mauvaise,
Sans rechigner, ne vous déplaise,
Par mille routes et chemins
Et plus qu’hier, moins que demain,
Je vous cherchai

D’un grand amour, jour après jour.

Je vous cherchai trente ans durant ;
On va quand le sort vous appelle,
On chemine chacun son rang,
J’allais cherchant de vos nouvelles,
Désireux et persévérant,
De la glandée à la javelle,
Quinze ans durant,

D’un grand amour, jour après jour.

Pour la force qu’on m’y prêtait,
Je n’ai fait que suivre la pente
Où l’espérance m’emmenait.
Quoique  au rebours de mon attente
Ma quête reste sans succès,
Il fallait bien que je la tente ;
Je vous cherchai

D’un grand amour, jour après jour.

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vendredi 7 août 2015

Nocturne (Fantaisie).






Dans la nuit hulule un hibou,
Un chat-huant, une chouette,
Sûrement pas une alouette
Encore moins un caribou.
Quelquefois ce hululement,
A lui tout seul, lui seulement,
Effraye ceux qui sous la lune
Se promenaient tranquillement,
Ceux qui cherchaient, le cœur brûlant,
Un peu de fraîcheur à la brune.

Par malheur le hululement
De cette maraude en volant
Vous a quelque chose qui glace
Le plus ardent des sentiments
Et qui vous rend vain le serment
Après lequel on se délace.
(Non, cela s’écrit bien ainsi,
Si vous manquez le point, tant pis.)
Dans la nuit un hibou hulule,
Un gypaète ou un Grand-Duc
Mais jamais une libellule
Pas plus qu’un rouleau de bolduc.

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mardi 4 août 2015

Longtemps Après. (Réponse au précédent.)






Vous que je fus dans l’innocence,
Aux jours de mon adolescence,
Je vous l’écris longtemps après :
Le savoir conçut des regrets !
Bien peu, bien peu de l’apparence
Mais combien plus pour l’espérance,
Ayant vu que, jour après jour,
On goûte à la fin dans l’amour,
Moins de rires que de silences,
Et moins de bonheur que d’absence.

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L'Enfance de l'Amour. (Vers de jeunesse.)






Combien de soirs durant ne parlâmes-nous point
De ces jeux de l’amour, ignorés de notre âge ?
Le ciel de nos espoirs se montrait sans nuages,
Les mots nous conduisaient toujours au même point.

Quand nous l’évoquerons, ces jours seront bien loin,
Sûrement désuet notre ancien bavardage,
« Chaque chose en son temps », nous répète l’adage ;
Ces vers de nos candeurs resteront les témoins.

Vaut-il mieux posséder qu’avoir bonne espérance ?
Le fait vaut-il, au moins, ce que vaut l’apparence ?
Nous ne le savions pas, nous pourrons en juger.

C’est à cela qu’on voit que notre temps s’écoule :
De notre esprit le doute, un jour, est délogé,
Devant les faits réels les vieux songes s’écroulent.

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