mardi 21 juillet 2015

Baguenaudons !





Beaux jours, allez en promenade
Jusqu’aux frontières de l’été,
Beaux soirs, composez une aubade
A vos heures de liberté.

Baguenaudons en conséquence
Sans plus rien pour nous retenir,
Que le temps prenne des vacances
Qui sachent ne jamais finir !

Midi, vous êtes nonchalance
Et vous, minuit, désir igné,
Le plaisir et la somnolence,
Chacun à son tour doit régner !

                 ***

lundi 20 juillet 2015

L'Heure Sombre.






Bande après bande, noirs et se dépêchant,
Les corbeaux volaient, libres, vers le couchant ;
La terre d’exil m’était pénombre et peine…

Combien de fois ai-je bu la coupe pleine
De cet âcre breuvage qu’elle renferme
Où se sont mêlés amertume et regrets ?
Combien de fois ? Pour n’obtenir rien au terme
Où me voici, n’ayant jamais, ni de près,
Ni de loin, aperçu quelque récompense
Car j’ai vécu sans liberté, sans amour
Non plus, n’ayant eu de tout que l’espérance…

Les corbeaux volent, noirs, vers la fin du jour.

                           ***

Eloge de l'Attente.





Soyez certains que dans l’attente
Il y a d’immenses vertus ;
Ces grands hommes qui se contentent
De monter un chemin pentu
Prouvent un courage bien tendre
Et devant peu d’adversité.
Celui qui doit et sait attendre
Fait mieux ; comment le contester ?
Tout marcheur sait qu’une montagne
Ne possède qu’un seul sommet
Et ce qu’il faut pour qu’il le gagne
Enfin, d’efforts et de temps, mais,
A l’inverse, pour qui patiente
Il n’est jamais rien de certain.
Presque tout le désoriente ;
Le but : quand sera-t-il atteint ?
Au travers de quelles traverses ?
Et en usant de quels moyens ?
Se peut-il qu’un coup le renverse
Parce qu’il n’en prévoyait rien ?
Non, non, ne tergiversez pas
Et reconnaissez qu’en somme
Il n’y a qu’un héros, cet homme
Si calme et qui ne bouge pas.

                  ***

dimanche 19 juillet 2015

Le Cycle des Amours Déçues. I. L’intermittent du Spectacle.




On a replié le décor
Où je croyais vivre ma vie,
- Quelquefois je le crois encor-,
Sans doute on n’avait plus envie
De répéter, jour après jour,
La même histoire mensongère
Que je pensais être d’amour.
Si toute pièce est passagère
Il n’y a pas de raison pour
Faire durer ce dont se lasse
Une héroïne de tréteaux.
Il n’y avait donc plus de place
Pour un de ces « seconds couteaux »
Qui  viennent donner la réplique.
Je n’étais qu’un faire-valoir,
Sans talent ni mérite unique
Que l’on engage un certain soir,
Que le suivant on licencie,
S’il faut, en brûlant son contrat
Et demain, mais qui s’en soucie,
Un autre me remplacera.

                               ***                                      

samedi 18 juillet 2015

L'Egaré.






Comme une feuille tremble au vent
Il est des aubes qui vacillent
Aux craintes du soleil levant
Où tant d’incertitudes brillent
Car hier a cessé de compter
Et de l’avenir rien n’existe ;
Saviez-vous que la Liberté
Commence comme un roman triste ?

                    ***