D’après la
traduction du « Canzoniere » de
Pétrarque. Poésie/Gallimard. 1983. P. 216.
Dans la
douleur violente et l’horreur ténébreuse
Où cet ange
serein, en partant, m’a laissé
Je tente en
composant ces lignes de lasser
Mon sombre
désespoir et ma peine amoureuse.
C’est la juste
affliction d’une âme malheureuse
Qui m’amène
à me plaindre ; Amour tu sais assez
De quel
fardeau mon cœur se retrouve oppressé
Et quel
remède c’est aux heures rigoureuses.
Ô Mort, tu m’as ravi mon unique secours,
Ô Terre
bienheureuse, et cela pour toujours,
En le
couvrant, de contempler son beau visage !
Et pourquoi
dois-je, ô Mort, ici-bas demeurer,
Aveugle inconsolé
que l’éclat sans partage
D’un regard
amoureux ne vient plus éclairer ?