Cette
après-midi là, flânant par la cité,
J’y
regardais, curieux, s’agiter une foule.
Chacun s’y
déplaçait d’un pas précipité
Vers l’objet
de sa course et cette humaine houle
S’en allait au
hasard de mille volontés.
Un groupe
interrompait sans raison son avance
Pour faire
demi-tour et soudain se hâter
Quand un
autre adoptait beaucoup de nonchalance,
Ils avaient
tous un but mais l’ensemble hésitait.
On y
changeait d’allure, on y changeait d’idée,
Tous
ensemble ils formaient un flot qui s’agitait
Comme une
mer inepte aux vagues saccadées,
Un océan
variable et toujours imprévu,
Défilant
lentement le long des devantures
Ou se
précipitant – par quel coup de vent mu ? –
Pour changer
de trottoir au milieu des voitures.
La foule en mouvement et en son sein,
Moi qui la suit et l’observe à dessein.
La foule,
ainsi, plus puissante que tout,
Volage comme
nous et incertaine,
Belle d’espoir
et trouble de remous,
Source du droit et de l'erreur humaine…
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