mardi 13 septembre 2016

Le Temps Passe.





Le Temps Passe. - Et D’Autres Vers.

Aux jours d’antan que j’étais libre
Je pouvais vaguer à mon gré
Des bords du Rhin à ceux du Tibre
Pour me distraire et admirer.
Et maintenant que puis-je encore
Hormis me le remémorer
Lorsque la peine me dévore ?
J’entends certains soirs mordorés
Dire au fond de leur crépuscule
Des vers scintillants et nacrés
Qui rendent les miens ridicules.
Je sais au bord des horizons
Les mots que compose l’aurore…
Je voudrais les entendre encore
Au hasard des quatre saisons.

                               ***                      



Le Temps Passe – Suite – Regrets.

Hélas « ancien »  ne suis,
« Moderne » je ne puis,
Entre les deux, hybride,
Peut-être creux ou vide
Mais non le faux-semblant,
Pastiche désolant
D’une œuvre de génie
Qu’un médiocre copie.

Hélas, « ancien » ne suis
N’en ayant la mesure,
Ni non plus « d’aujourd’hui »,
N’aimant les sinécures
Que la chienlit conduit
Où chacun se rassure
D’autant plus que sa nuit
Se trouve plus obscure ;
Non, quelle triste allure !
Moderne je ne puis.

Ni palais, ni masure,
Le reste s’en déduit,
Qu’on me laisse conclure :
Je suis ce que je suis.

                               ***                                                                                                                    
                                              


Le Temps Passe – Suite - Promenade.

Je me promène avec mes souvenirs
Sur ces pavés qui vont au crépuscule,
D’abord brillants, lentement se ternir ;
Ma nostalgie est un peu ridicule.

Sans doute, je la flatte, j’en conviens,
N’est-elle pas un peu « de ma famille » ?
Mais c’est à tort, tout ce que j’en retiens
C’est une collection de peccadilles

Dont le meilleur auteur ne ferait rien,
Pas même bonne à quelque litanie,
Bref, un défaut et dont je sais trop bien
Ce qu’il a pu m’en coûter d’avanies.

Et les reflets s’en vont au fil de l’eau,
Coin de ciel pâle où dort l’ombre des pierres,
Monde immobile, un instant sans défauts,
Ocre des toits et fleurs des jardinières…

Trois pas sur les pavés bossus
Où flânent près de moi d’autres septembres,
Certains heureux et quelques uns déçus,
En camaïeu de roses ou bien d’ambre,

Ma nostalgie en camaïeu de gris,
Au fil de l’eau que le couchant ouvrage
Sur les canaux que les passants surpris,
Tout alentour admirent au passage.

                               ***                      

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