vendredi 1 décembre 2017

L'or de la vigne.





Je sais l’or de la vigne au pied bleuté des monts
Et la brume légère où flotte la lumière
Du début d’un matin aux heures singulières
Et je sais le vermeil des bois à l’horizon.

J’entends chanter là-bas le ruisseau d’un vallon
Et je vois dans le pré, gouttelettes légères,
Les larmes de la nuit briller au matin, fières
De ces chagrins enfuis et d’un nouveau pardon.

Je sais tout des lointains où se perdent les rêves,
Chaque jour plus hardis, sans fatigue et sans trêve,
Voyageurs insensés des plus petits chemins,

Comme je sais aussi que chaque jour se passe…
La bruyère a fleuri, la grappe se fait vin
Et seuls les souvenirs sous ma plume s’amassent.

                               ***

Vocation.





Un peu de temps pour ne rien faire,
Pour rêvasser tranquillement,
Rien n’a jamais su mieux me plaire
Ni me réjouir plus sûrement.

Je me dis sans trop de tristesse
Que j’ai pour seule vocation
Ce goût profond de la paresse
Tant dans les faits qu’en intention.

                               ***

mercredi 29 novembre 2017

Le vieux Novembre.




Le vieux Novembre attend le froid ;
Ni rêves, ni regrets ne vaillent ;
Vêtu d’un matin de grisaille,
Plus gris que façades et toits,
Le vieux Novembre attend le froid .

Le vieux Novembre attend la neige
Dans la tristesse des jardins ;
Fuie la saison, tourne manège,
L’Hiver arrivera demain.
La suite est une longue attente
Dans la tristesse des jardins ;
Passe des jours le long cortège,
Fuie la saison, tourne manège !

Et quand vous lèverez les yeux
Sur la blancheur du paysage
Peuplé de corbeaux sentencieux,
Vous souviendrez-vous d’un autre âge ?
Il n’y faut qu’y regarder mieux
Lorsque vous lèverez les yeux
De dessus cette longue page
Sur la blancheur du paysage.

                               ***

Paroles nocturnes.




Ni jour, ni nuit sur le chemin
Que l’on doit malgré tout poursuivre
Ou s’arrêter et ne plus vivre ;
C’est le choix qu’offre le destin :
Ni jour, ni nuit sur le chemin.

Vous ne sauriez guère en sourire
Ce jour-ci pas plus que demain ;
Ni jour, ni nuit sur le chemin.

Entre le meilleur et le pire
Est-ce vous qui ferez le tri ?
Il n’y a pas de compromis.
Peut-être fallait-il le dire
Avant que l’aube ne revînt :
Ni jour, ni nuit sur le chemin.

                               ***