Je sais l’or
de la vigne au pied bleuté des monts
Et la brume
légère où flotte la lumière
Du début d’un
matin aux heures singulières
Et je sais
le vermeil des bois à l’horizon.
J’entends
chanter là-bas le ruisseau d’un vallon
Et je vois
dans le pré, gouttelettes légères,
Les larmes
de la nuit briller au matin, fières
De ces
chagrins enfuis et d’un nouveau pardon.
Je sais tout
des lointains où se perdent les rêves,
Chaque jour
plus hardis, sans fatigue et sans trêve,
Voyageurs
insensés des plus petits chemins,
Comme je
sais aussi que chaque jour se passe…
La bruyère a
fleuri, la grappe se fait vin
Et seuls les
souvenirs sous ma plume s’amassent.