dimanche 26 février 2017

En Avant du Printemps.






Trois pas en avant du Printemps
Quand les vergers dorment encore
Mais que germent les premiers champs
Et que le soleil semble clore
Tous ces longs jours d’ombre et de froid.
Midi danse sur la montagne,
Sur des chemins jamais étroits,
Que la douceur de l’heure gagne,
Trois pas à deux,  et vous et moi.

Lointains bleutés voilés de brume
A l’horizon opalescent
Que tant de lumière consume,
Egrenez le nom des absents
Qui du même pas se promènent,
Mais eux bien plus légèrement,
A nos côtés et que l’on mène
Comme ils nous emmenaient avant,
Marcher tout sourire et sans peine,
Trois pas en avant du Printemps…

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vendredi 24 février 2017

L'Emerveillement.



(Château de Chambord.)


Qui me rendra l’iris et la rose trémière,
La paix mais cette paix d’alors
Qui pourrait s’écrire « lumière » ;
Qui me rendra l’iris et la rose trémière ?

Ce que nulle sagesse à la fin ne conquière,
Cet émerveillement si fort
Qu’il dépasse toute prière
Et tout bonheur jusqu’à la mort ;

Qui me rendra l’iris et la rose trémière,
La paix mais cette paix d’alors ?

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jeudi 23 février 2017

Le Vent et les Chats de Gouttière.





Le vent hurle au bord des gouttières,
Des cheminées et des pignons,
Au moins depuis une heure entière
Le vent hurle au bord des gouttières.

Il n’y a pourtant pas matière
A tant de gros mots et jurons ;
Le vent hurle au bord des gouttières,
Des cheminées et des pignons.

Qu’il ait des mauvaises manières
Les chats s’en moquent bien au fond,
Je parle des chats de gouttière,
De cheminées ou de pignons.

Pourquoi feraient-ils marche arrière ?
Ils s’en viennent comme ils s’en vont,
Dans la nuit où tout se confond 
Le vent hurle au bord des gouttières.

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mercredi 22 février 2017

Le Va et Vient.





Je regarde un ciel de nuages
Un soir de l’hiver finissant ;
C’est l’heure où chacun se pressant
Rentre chez lui tourner la page
D’un jour de soucis quotidiens.
Dans le déclin de la lumière
Et pendant toute une heure entière
Je contemple ce va et vient.
J’ai l’impression qu’il en émane
Quelque chose de rassurant,
Peut-être un rituel garant
D’un ordre paisible et profane
Où hier peut parler pour demain.
Le jour s’achève et se consume,
Partout des fenêtres s’allument ;
Le flot des passants cesse enfin.
Le calme ne fait aucun doute
Pour moi qui compose des vers
Ce soir de la fin de l’hiver
Mais tant de choses sont en route,
Qui sait, hors de mon univers,
Ce qu’à d’autres cet instant coûte…

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