mercredi 1 février 2017

Le Bois.





Ils se sont perdus dans un bois
Si sombre qu’à peine on y voit
Et dont l’épaisseur sans limites
Semble interdire qu’on le quitte.

Un bois de silence et de nuit
Où rien ne bouge, où rien ne luit,
Un bois creusé de fondrières
Qui ne connaît pas de clairières,

Qui ne connaît pas de chemins,
Pas de sentiers et pas de fin,
Ni d’espoir, ni rien qui console,
Pas même un souvenir frivole ;

Un bois désert, un bois sans fond,
Un bois fait pour tourner en rond,
Un bois pour buter sur les pierres,
Aller chuter dans un ravin
Ou s’égarer dans les tourbières. 

Un bois qui ressemble à demain.

                               ***

mardi 31 janvier 2017

Les Pins de l'Ardèche.





Le ciel est gris sur les pins de l’Ardèche
Où je traîne ma bosse et mes soucis
Sans autre choix mais c’est toujours ainsi
Dès lors que l’on se trouve dans la dèche.

Ce printemps fut pour moi la « saison sèche »,
C’est la raison de mon exil ici ;
Le ciel est gris sur les pins de l’Ardèche.

Nul rire ! En somme c’est là que je pêche.
D’accord, mais de quoi puis-je rire aussi ?!
Vois-t-on un jour à me nuire indécis ?

Épargnez moi les discours et les prêches,
Je dois poursuivre à travers ce lacis ;
Le ciel est gris sur les pins de l’Ardèche.

                               ***

L'Averse - Chanson de Mirliton.




Voulez-vous une chanson
Du matin dans une rue
Quand il pleut ? Chanson déçue
Mais stoïque dans le fond ;
Voulez-vous une chanson ?

Sur des vers de mirliton,
Une ode aux heures banales
De cette saison bancale
Qui pleure sur tous les tons ;
Sur des vers de mirliton
Voulez-vous une chanson ?

Sans accents de baryton,
De ténor ou de soprane
Mais timide, en filigrane,
A capella, en canon,
Sans accents de baryton,
Sur des vers de mirliton
Voulez-vous une chanson ?

Quelques notes pour piéton
Dans la ville sous l’averse
Qui ruisselle, un peu perverse,
De gouttières en balcons,
Quelques notes pour piéton,
Sans accents de baryton,
Sur des vers de mirliton
Voulez-vous cette chanson ?

                               ***

dimanche 29 janvier 2017

Votre Visage.





A l’heure de mes rêveries
Un fantôme revient parfois
Me rappeler une autre vie
A l’heure de mes rêveries.

Il se pourrait que je sourie
Dans l’ombre à ce que je revois ;
A l’heure de mes rêveries
Un fantôme revient parfois.

Il a toujours votre visage,
Votre visage et vos beaux yeux
Et que de regrets au passage ;
Il a toujours votre visage.

S’il fallait récrire la page
Je ne pourrais l’écrire mieux ;
Il a toujours votre visage,
Votre visage et vos beaux yeux.

                               ***

vendredi 27 janvier 2017

Cataphilion le Grand. - Poésie du Non-Sens.





Le grand Cataphilion[1]
Aux yeux de chrysoprase,
Au regard de lampion
Quand la lune est en phase
Chante sa rébellion
Au désert noctiphage.
C’est alors qu’un frisson
Passe comme un nuage
Au cœur des tabellions
Penchés sur leur ouvrage :
Chacun vit d’illusions
Et chacun vit d’images.

                               ***


[1] Cataphilion : ce mot et ce personnage n’existent pas.