Dix-sept
heures, mon thé, une chambre d’emprunt,
Quatre murs
étrangers sentant le marécage,
Un automne
présent par défaut de chauffage
Et moi, parti
de loin, dont c’est le lot commun.
Moi qui n’ait
rien de sûr, moi qui suis de passage,
Moi qui sait
que les mots, eux, seront importants
Mais jamais
le stylo et l’endroit pas vraiment,
Moi qui suis
presque heureux de ne pas être sage.
Ce soir est
silencieux, demain est inconnu,
Je n’ai
guère avec moi que ce fardeau d’absences
Qu’un
nouveau lit endort avec indifférence
En des lieux
qui jamais n’en ont rien retenu.
Ces
chambres, pauvrement, accueillent l’éphémère,
Ce qui ne bâtit pas et ce qui n’attend rien ;
L’instable
et le hasard, voilà ce qui est mien,
Je voulais
un foyer et je vis du contraire.
Quand
parfois la tristesse, en s’invitant le soir,
Me fait
ressouvenir de mes rêves insignes,
J’ai pour
ami de cœur tous les mots que j’aligne
Et pour me consoler
leur chant joyeux ou noir.