samedi 15 août 2015

Dix.






Dix est un chiffre rond, bonhomme et rubicond.

Le trois est un nombre mystique,
Le sept, obscur, se dit magique,
Le neuf, vénérable, est antique,
Le deux, l’union, reste mythique,
D’un seul on ne fait rien de bon,

Dix est un chiffre rond, bonhomme et rubicond.

De cinq à sept que de possibles !
Se mette en quatre qui voudra,
Le grand huit reste inaccessible
Ou vous met dans de mauvais draps…
Et puis j’hésite ou bien je tique,
Au-delà plus rien de pratique
Ou qui mérite une chanson :

Dix est un chiffre rond, bonhomme et rubicond.

                               ***

vendredi 14 août 2015

L'autre Chemin.






Il me faut atteindre l’orée
Où commence un autre chemin,
Vers cette aube tant désirée
Qui s’appelle toujours « demain ».

Au point du jour où tout commence,
Dans la lumière et dans l’oubli,
De l’ombre en son linceul immense
A la seule aurore en surplis,

Un premier pas vers la fontaine,
Y boire efface les regrets,
Un pas vers la ville lointaine,
Mon amour demeure tout près.

Mon amour, blanche fleur du Myrte,
Feuillage éternellement vert,
C’est encore hier qui t’invite,
C’est toujours demain qui te perd.

Il me faut atteindre l’orée,
Passer la frontière ou le seuil ;
Toute espérance est éplorée,
Toute naissance porte un deuil.

                      ***
 

jeudi 13 août 2015

Mode d'Emploi.






Au premier jour, une première strophe,
Pauvre de sens, anodine surtout,
L’outrance, non, mère des catastrophes
Quant à l’orgueil, ce n’est pas un atout.

Deux ou trois mots, la gaieté de la rime,
De ligne en ligne et sautant à pieds joints,
Surtout sans masque ou sans fard qui la grime,
De la joie, oui, mais de carnaval point.

Au premier jour, ce que le vent apporte,
La fantaisie et la simplicité,
A la campagne une figure accorte
De l’existence et la sérénité.

Un rien d’esprit, pas de grandiloquence,
Pas d’apparat mais la sincérité,
Un peu de goût et du cœur sans compter.
Je ne sais pas ce que dit l’éloquence ;
Tachez de suivre et de bien écouter :
Les jours suivants répétez la séquence.

                         ***
 

dimanche 9 août 2015

Le Don.





Voilà ce que je vous apporte :
Quelques midis trop doucereux
Et nos matins de feuille morte,
Couleur d’Automne aux soirs cendreux.
Piètre présent, je m’en avise
Mais vous n’avez pas voulu mieux.
Là-bas où le couchant s’irise
Lorsque la mer s’unit aux cieux,
Il court encor de vague en vague
Ce que je vous dis autrefois,
Ce chant n’en est que l’écho vague ;
Vous avez fait le mauvais choix.

                    ***



Le Cycle des Amours Déçues VII. Le Chevalier Errant. Mélopée.






D’un grand amour, jour après jour,

Trente ans durant je vous cherchais
Par monts, par vaux et par forêts,
Belle saison, saison mauvaise,
Sans rechigner, ne vous déplaise,
Par mille routes et chemins
Et plus qu’hier, moins que demain,
Je vous cherchai

D’un grand amour, jour après jour.

Je vous cherchai trente ans durant ;
On va quand le sort vous appelle,
On chemine chacun son rang,
J’allais cherchant de vos nouvelles,
Désireux et persévérant,
De la glandée à la javelle,
Quinze ans durant,

D’un grand amour, jour après jour.

Pour la force qu’on m’y prêtait,
Je n’ai fait que suivre la pente
Où l’espérance m’emmenait.
Quoique  au rebours de mon attente
Ma quête reste sans succès,
Il fallait bien que je la tente ;
Je vous cherchai

D’un grand amour, jour après jour.

                    ***