vendredi 24 juillet 2015

Le Trésor.






Je possédais un grand trésor
De mots, d’expression et de styles,
Voici qu’entre mes doigts il file
En dépit de tous mes efforts.

J’en suis réduis,  avec tristesse,
A hésiter, à bafouiller,
A chercher un thème oublié
Et à me répéter sans cesse.

Comment lutter contre le sort ?
Comment remonter la rivière
Dont le courant brise les pierres ?
Comment parvenir à bon port ?

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L'Arbre Millénaire.






Je dis que le vieil arbre est toujours verdissant,
Qu’après tant de saisons et qu’après tant d’orages,
On lui voit chaque année,  au printemps renaissant,
Naître autant de bourgeons qu’en son tout premier âge.

L’été son ombre va toujours s’agrandissant
Et l’hiver, son tronc noir toise le paysage,
Devant sa majesté tout va rapetissant
Et devant ses mille ans tout semble de passage.

Il ne sait de l’amour que ce qu’un arbre sent
Mais il le dirait mieux que les mots de ces pages
Si, ma Mie, un instant, vous l’écoutiez, bruissant,
Vous conter dans le vent ce qu’il en vit de sage.

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Le Cycle des Amours Déçues. IV L'Amour D'Autrefois.






Celle que j’aimais autrefois
Et qui fut mienne un jour, est morte ;
Ce soir il faut ouvrir la porte
A mes vieux souvenirs. .. Pourquoi ?
Parce qu’un vent de nuit murmure
Ces mêmes mots de notre foi
D’alors. Ces pauvres mots qui furent
Les tout derniers et que je crois
Qu’il est grand temps que je regarde
En arrière, pour essayer
De retrouver celle qui garde
Mon cœur au pays oublié.
Je ne sais dans quelle demeure
Elle aura passé tout ce temps…
J’ai rêvé d’elle tout à l’heure ;
C’est vrai, je sais qu’elle m’attend.

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jeudi 23 juillet 2015

Pour Juillet.






Les feuilles mortes que j’ai vues
Au pied des platanes des rues
Disent à l’été de Juillet,
Qui ne semble pas trop inquiet,
Qu’après tout les semaines passent
Qui n’ont chacune que l’espace
D’un songe unique et d’un moment,
En dépit de nos sentiments.
Dans cette chaleur qui nous grise
Là-bas la forêt se fait grise,
Déjà bien des champs ont jauni,
L’horizon même s’est terni.
Les feuilles mortes nous le disent,
Ne comptez pas trop sur l’été,
Il est si bref mais profitez :
Les plus grandes amours se brisent…

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mardi 21 juillet 2015

Passe-Temps.






Je regarde les gens passer
Au crépuscule dans ma rue :
Un vieux monsieur au pas lassé,
Une femme très court vêtue,
Un jeune couple et son landau,
Un cycliste et des hirondelles,
Le temps ne vaut que ce qu’il vaut
Et la soirée est assez belle.
Là-bas les arbres mordorés,
Au rythme du jour qui décline,
S’éteignent. Le ciel azuré
Pâlit et les ombres cheminent.
On y voit moins et c’est fâcheux,
Il court une fille sportive,
Il traîne deux gamins grincheux
Derrière une mère attentive…

Sur un balcon fort bien placé
L'été, je jouis de la vue :
Je regarde les gens passer
Au crépuscule dans ma rue.

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