Je rêve ce que j’aime,
Ce que je veux me manque,
Tous les jours sont les mêmes ;
Je rêve ce que j’aime.
Mais ce que le vent sème
Paye les saltimbanques ;
Je rêve ce que j’aime,
Ce que je veux me manque.
***
Je parle sans mesure et j’éclate de
rire
Et toute ombre m’ennuie où le néant
s’inspire
Car moi je suis la Vie et ce monde
est cafard,
Vaniteux, hypocrite et médiocre et
blafard ;
Pourquoi mêler ma joie aux parures
légères
A ses gueuses de fonte, à ses
gangues de pierre
Et traîner dans la boue et ramper
dans l’ornière
Et partager sa peine à jamais
étrangère ?
Non ! Moi je suis la Vie et je
danse l’été
Et je danse l’hiver aux froides
nudités
Des champs de neige vierge et je
chante l’aurore
Qui s’efface toujours et qui revient
encore.
***