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samedi 4 mai 2019

Ce mois de Mai.



(Île d'Ouessant - Bretagne.)
Je lève une coupe fictive
A votre santé mes amis
Et ma joie est un peu chétive ;
Ce mois de Mai, le vent gémit.

Il pleut mais c’est une habitude
Des printemps que l’on voit ici,
Nous avons toute latitude
D’y réfléchir à nos ennuis ;
Ce mois de Mai, le vent gémit.

Lorsqu’il me revient des nouvelles
De celui-là, de celui-ci,
Je comprends bien que nos chandelles
Vont se consumer sans merci ;
Ce mois de Mai, le vent gémit.

Je puis songer à nos voyages
Mais je sais bien qu’ils sont finis,
Pour vous le dire sans ambages,
Notre horizon a rétréci ;
Ce mois de Mai, le vent gémit.

Mais voici que la nuit arrive,
Mieux vaut arrêter ce récit,
La peine est quelquefois bien vive ;
Ce mois de Mai, le vent gémit.

                               ***       

samedi 13 octobre 2018

Le mercenaire - Historiette.




Je vais jouer les mercenaires
Aux quatre coins de ce pays
Puisqu’il me faut du numéraire
Et que tout le reste a failli.

Où l’on me paye je travaille,
Je n’ai pas de fidélité,
C’est pour moi seul que je bataille
Et rien ‘autre ne peut compter.

Les jours sont parfois difficiles
Et les soirs souvent étriqués,
La chambre qui me donne asile
N’est pas très souvent astiquée,

Il faut parfois courir sans cesse
Et manger de mauvais repas
Mais lorsque le besoin vous presse
On ne s’en formalise pas.

Je fais ce pourquoi l’on me paye
Et puis je retourne chez moi,
Rien dans cette vie ne m’égaye,
Je la vis, je n’ai pas le choix.

                               ***        

samedi 14 juillet 2018

Longtemps après.





Vieilles photos en noir et blanc
Où l’on voit surtout des feuillages
Avec en plus au second plan
Comme une ville d’un autre âge.

Sûrement sous les frondaisons
Il devait passer des calèches
Au pied d’imposantes maisons
A l’heure où les ombres sont fraiches.

Les bords de l’eau n’ont pas changé ;
Où sont les ponts, les avenues ?
L’herbe folle a désagrégé
Jusqu’à la pierre des statues,

La place redevient campagne,
Le trottoir retourne au sentier…
Je ne sais si le monde y gagne
Mais l’oubli même a ses rentiers.

                               ***





dimanche 10 juin 2018

Encouragement.




Nerval mourut pendu et Verlaine malade,
Villon fut condamné, on mit aux fers Marot,
Viau fit de la prison… Qui craint trop les brimades
Doit oublier la rime et le métier des mots.

Mallarmé mourut jeune ainsi que Baudelaire
Et quant à Rutebeuf, il vécut malheureux,
Qui voudra, le sachant aux strophes se complaire
On saura qu’il est fou mais un fou courageux.

                               ***