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samedi 27 février 2021

Sur une tour.

 

 

Le regard porte loin, tout au bout de l’été

Où les plus paresseux des nuages s’endorment ;

Au sommet de la tour que tutoient de grands ormes

Nul guetteur pour veiller sur ces lointains bleutés.

Au fond des douves stagne encore un peu d’eau verte,

Depuis quatre cents ans la poterne est ouverte

A tous les visiteurs, aux vents et aux saisons

Et plus trace de toit ni même de charpente

Au sommet du logis mais on voit un blason

Par miracle échappé sans doute à la tourmente

Orner l’ample manteau des vieilles cheminées.

On le distingue mal, on n’en peut approcher

Depuis certainement d’innombrables années,

Il n’y a plus ici trace d’un seul plancher.

Du sommet de la tour où nul créneau ne reste,

Aujourd’hui comme hier, le regard porte loin.

Et l’on pense légende ou bien chanson de geste

En guettant un écho que l’on n’entendra point.

Un peu de nostalgie à ce moment vous gagne,

C’est le même ciel bleu, c’est la même campagne

Où l’on voit s’éloigner les mêmes vieux chemins,

Ce sont les mêmes bourgs et les mêmes églises,

Et l’on sent à portée, ou presque, de sa main…

Quand l’appel d’un ami d’un seul coup vous dégrise !

 

                               ***       


 

mardi 8 janvier 2019

D'actualité.




C’était des murs faits de béton
Et cependant ils se fissurent,
On voit s’écailler aux frontons
L’entrelacs profus des dorures.

On se demande plus ou moins
Ce qu’il faudra que l’on affronte
Mais dans la poussière qui monte
Nul ne parvient à voir au loin.

Les sages d’autrefois font rire
Que l’on entend vaticiner
Le même avenir obstiné
Que nos jours viennent contredire.

On voit s’effriter le crépis
Qui masquait l’usure des pierres
Et l’on voit parfois, c’est bien pis,
Qu’il n’y avait rien derrière.

                               ***

samedi 14 juillet 2018

Longtemps après.





Vieilles photos en noir et blanc
Où l’on voit surtout des feuillages
Avec en plus au second plan
Comme une ville d’un autre âge.

Sûrement sous les frondaisons
Il devait passer des calèches
Au pied d’imposantes maisons
A l’heure où les ombres sont fraiches.

Les bords de l’eau n’ont pas changé ;
Où sont les ponts, les avenues ?
L’herbe folle a désagrégé
Jusqu’à la pierre des statues,

La place redevient campagne,
Le trottoir retourne au sentier…
Je ne sais si le monde y gagne
Mais l’oubli même a ses rentiers.

                               ***