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samedi 27 février 2021

Sur une tour.

 

 

Le regard porte loin, tout au bout de l’été

Où les plus paresseux des nuages s’endorment ;

Au sommet de la tour que tutoient de grands ormes

Nul guetteur pour veiller sur ces lointains bleutés.

Au fond des douves stagne encore un peu d’eau verte,

Depuis quatre cents ans la poterne est ouverte

A tous les visiteurs, aux vents et aux saisons

Et plus trace de toit ni même de charpente

Au sommet du logis mais on voit un blason

Par miracle échappé sans doute à la tourmente

Orner l’ample manteau des vieilles cheminées.

On le distingue mal, on n’en peut approcher

Depuis certainement d’innombrables années,

Il n’y a plus ici trace d’un seul plancher.

Du sommet de la tour où nul créneau ne reste,

Aujourd’hui comme hier, le regard porte loin.

Et l’on pense légende ou bien chanson de geste

En guettant un écho que l’on n’entendra point.

Un peu de nostalgie à ce moment vous gagne,

C’est le même ciel bleu, c’est la même campagne

Où l’on voit s’éloigner les mêmes vieux chemins,

Ce sont les mêmes bourgs et les mêmes églises,

Et l’on sent à portée, ou presque, de sa main…

Quand l’appel d’un ami d’un seul coup vous dégrise !

 

                               ***       


 

vendredi 24 mai 2019

Soupir.




Au bout d’une allée de platanes
Où l’herbe aujourd’hui pousse dru,
L’ombre d’un château disparu,
Des perruques et des soutanes,
Des longues tables de cristaux,
Des chinois peints aux porcelaines,
Des grands miroirs et des tableaux
Montrant la campagne sereine.
De tout cela qui se souvient ?
Adieu jardins à la française,
Belles marquises, petits chiens,
La bergère en devenant chaise
N’a plus besoin des grands salons ;
Ce n’est pas que le temps me dure
C’est quelquefois qu’il est bien long
Et le reste est littérature.

                               ***

samedi 13 octobre 2018

La châtelaine.




Vous aviez l’élégance un peu lointaine
D’un monde heureux et doux et suranné
Où, sous les frondaisons, des châtelaines
En leurs grands parcs allaient se promener.

Vous aviez la beauté sans âge et si paisible
Qu’on imagine bien aux salons d’un château,
Au soir rêveuse, au matin impassible,
Parer ce monde et le rendre plus beau.

Combien j’ai regretté, je vous l’assure,
De ne pouvoir vous offrir cet écrin,
Seul, si j’en juge bien, à la mesure
D’un charme si discret et si serein.

                               ***