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jeudi 4 février 2016

Ambre-Marine.






Mon rêve est semé d’oliviers
Au vif-argent du crépuscule,
D’ombres longues sur les sentiers
Où plus un passant ne circule,
Du bronze ardent des libellules
Que le soir vient revivifier
D’agapanthes en campanules ;
Mon rêve est semé d’oliviers.

Mon rêve est fait d’ambre marine
Où je vois danser ton regard
Au bord d’aurores purpurines.
Je fus un voyageur hagard,
Ombre solitaire et chagrine
De quelque contrée à l’écart,
Mais sur la route benjamine
S’éloignent la friche et l’essart,
La moisson des jours se devine
Au carrefour de nos hasards ;
J’ai dit aux lignes pérégrines :
Mon rêve est fait d’ambre marine.

                   ***

samedi 5 décembre 2015

Ma République de Papier.






Grandes pièces d’ombres empreintes
D’un univers en demi-teintes
Que j’ai nommé sans sourciller :
Ma République de Papier,
Papier des pages qui font vivre
Mes mots et papier de mes livres,
L’étagère suit le rayon
Et chaque jour est un brouillon.
Je vis un peu dans la poussière
Mais le matin, dans la lumière,
Elle danse sans s’arrêter
Bien au-delà des jours d’été.
Je vis un peu hors des coutumes
Des mœurs et des passions qu’allument
Les grandes affaires du temps
Mais, voyez-vous, je vis content.

                  ***
 

samedi 15 août 2015

Vision.






Un cheval blanc galope dans la nuit
A l’heure où les rêves s’endorment,
J’ai vu passer sa robe argent sous l’orme
Auprès du vieux réverbère qui luit.

Ses fers sonnaient sur le pavé de pierre,
Refrain d’un chant d’errance et de lointains,
L’ombre dansait à travers sa crinière,
Nacre de lune, arabesque d’étain.

Au bruit de ses sabots, dedans la ville,
Chaque maison en soulevant son toit,
Le saluait d’une phrase civile
Et lui, que cherchait-il ? Qui, sinon, toi ?

Tous les murs s’écartaient et tous les squares,
Fuyant vers l’horizon, devenaient bois
Et même on vit au bout du champ de foire,
Devant lui, fuir une biche aux abois.

                          ***
 

vendredi 17 juillet 2015

Histoire de Bibliothèque.






L’été brûle l’après-midi
Et dans l’ombre qui m’en délivre
L’odeur de vieux papier des livres
Flotte paisible et m’engourdit.

Sur les rayons cent mille pages
De ce même papier jauni
Échangent des amours sans âge
Et des couronnes d’or terni.

Les haut-faits anciens se dessèchent,
Des vers viennent s’éparpiller
Au bord d’un signet oublié
Où quelque grande Dame pêche.

Les heures font, toute en longueur,
Une haie à ces vieux ouvrages
Où somnolent tant de langueurs,
Tant de plaisir et tant de rages.

                    ***

jeudi 2 juillet 2015

Soliloque.





Courtes paroles d'un moment,
La nuit dans les ruelles noires
Où l'on ne peut faire autrement;
Courtes paroles d'un moment.

L'heure s'allonge immensément,
Courez, frivoles, méritoires,
Courtes paroles d'un moment,
La nuit dans les ruelles noires.

                    ***

mercredi 24 juin 2015

L'Etourdi.






Je l’ai perdu je ne sais où :
A la maison ? Ou sur la route ?
Ma foi je n’en sais rien du tout !
Je vous assure qu’il m’en coûte
Car j’en usais au quotidien
Pendant je ne sais combien d’heures,
Certains jours mieux, d’autres moins bien,
Toujours heureux qu’il me demeure.
Quant à savoir comment j’ai fait
Pour l’égarer, c’est un mystère
Que je ne parviens, en effet,
Pas à percer et qui m’atterre.
Je cherche en vain, abasourdi,
Tout en me répétant sans trêve :
Même en étant très étourdi
Comment peut-on perdre son rêve ?

                     ***