Si l’amour n’en fait qu’à sa tête,
A faire l’ange on fait la bête ;
Sachant comment finit la fête
Qu’elle soit aperte ou secrète,
Quand on est sage qu’on s’apprête
A la quitter : sot qui s’entête !
Je sais, je dis, sachez entendre,
Prenez ce qui se pourra prendre,
Après la flamme vient la cendre.
Profitez des beaux jours d’été,
Fruits de jeunesse et de beauté,
Libres dons de prospérité,
Souvenez-vous qu’ils sont comptés
Et qu’on ne peut les arrêter
Ou bien les mettre de côté.
Je sais, je dis, sachez entendre,
Prenez ce qui se pourra prendre,
Après la flamme vient la cendre.
Qu’il vienne un premier jour d’automne,
J’en vois bien trop qui s’en étonnent,
Ce temps promet plus qu’il ne donne.
Dites-moi pourquoi je raisonne,
Pourquoi j’avertis et sermonne
Puisque à la fin le temps ordonne ?
Je sais, je dis, sachez entendre,
Prenez ce qui se pourra prendre,
Après la flamme vient la cendre.
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