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vendredi 13 septembre 2019

Sans laisser de traces.



(Strasbourg - le palais Rohan depuis le quai des Bateliers.)

Automne matinal d’or et de bleu
Aux quais déserts encore un petit peu,
Un rien, d’attente et l’heure des écoles
Va peupler les trottoirs. Passant frivole,
Errant sans but, je m’en moque bien moi,
J’en sourirais plutôt, pour une fois,
Au grand soleil bienveillant et bonhomme
Qui caresse la ville, heureux en somme,
De profiter un peu de tout et rien.
L’eau passe sous les ponts où je reviens
Me promener année après année
En évoquant des amours surannées
Dont les prénoms se perdent quelque part
Où je n’ai plus accès ; il est trop tard :
L’eau passe où les reflets s’enlacent
Et se défont sans laisser une trace.

                               ***   
    

lundi 11 février 2019

Passant ou promeneur.




Est-ce un passant ? Un promeneur ?
Où s’en va-t-il ? La nuit est proche.
Il n’a guère l’air d’un flâneur,
Son pas lent quelquefois accroche
Sur un pavé irrégulier.
Parfois il presse un peu l’allure,
Parfois il traîne un peu les pieds,
Le jour s’efface, il n’en a cure.
Il pense : « Un de plus, un de moins
C’est tout un » et sa nostalgie
Immense, elle vient de très loin.
En l’observant on voit la vie
Qui marche en lui donnant le bras,
C’est une existence banale
Et dont nul ne se souviendra ;
Elle a ce sourire si pâle
Que dessinent d’anciens malheurs :
« Le temps n’est plus, pourquoi reprendre
Le décompte de nos erreurs ? »
Et moi je croyais les entendre ;

Moi le passant ou bien le promeneur…

                  ***       

jeudi 17 janvier 2019

L'arpenteur.




Saison après saison -depuis combien d’années ?-
J’arpente les pavés, les quais et les allées,
Je regarde le ciel, je contemple les toits
Et de places en ponts tout est un peu « chez moi ».
Juillet de canicule ou Janvier sans lumière,
J’arpente les trottoirs, les places familières,
Les squares très souvent et les boulevards moins ;
Je retrouve une vue ou j’explore un recoin,
Carrefours et portails sont un peu mon asile
Et les arrière-cours un peu mon domicile.
Je suis couleur de ciel et couleur de muraille,
Je ne pèse pas plus qu’un simple brin de paille
Ou qu’un grain de poussière ou qu’une plume au vent,
Je marche en regardant et je marche en rêvant,
J’arpente chaque jour ni plus gai ni moins triste,
J’arpente la cité et sans doute j’existe.

                               ***