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vendredi 17 août 2018

Le moulin de Cougnaguet .



Dans un vallon profond
Qu’entourent des falaises
L’Ouysse[1] se morfond
Ou serpente à son aise.

Au bout de son cours frais
Un vieux moulin se dresse
Où tremblent les reflets
Dans le flot qui se presse.

Ce moulin fortifié
En paix dessous l’ombrage
Est un vieil ouvrier
Toujours à son ouvrage.

Dans le même décor
Que les siècles patinent
La meule tourne encor
Pour moudre la farine.

La pierre accompagnant
L’Ouysse cristalline,
Fredonne le beau chant
Des saisons sans famine,

Et des greniers remplis,
Quand les hommes n’ont cure
Des mois en blanc surplis
Et de Dame Froidure.

Il redit les couplets
De ces jours d’abondance
Rare et puis nos regrets
Devant leur inconstance.

             ***


[1] Le moulin de Cougnaguet,  construit au XIVe siècle par des moines sur la petite rivière l’Ouysse, se situe dans le Lot, en Quercy.

samedi 14 juillet 2018

Longtemps après.





Vieilles photos en noir et blanc
Où l’on voit surtout des feuillages
Avec en plus au second plan
Comme une ville d’un autre âge.

Sûrement sous les frondaisons
Il devait passer des calèches
Au pied d’imposantes maisons
A l’heure où les ombres sont fraiches.

Les bords de l’eau n’ont pas changé ;
Où sont les ponts, les avenues ?
L’herbe folle a désagrégé
Jusqu’à la pierre des statues,

La place redevient campagne,
Le trottoir retourne au sentier…
Je ne sais si le monde y gagne
Mais l’oubli même a ses rentiers.

                               ***





samedi 7 juillet 2018

Le bureau paternel.




Je suis assis à mon bureau
Comme autrefois mon père au sien,
J’ai le même âge ou peu s’en faut,
Unique différence, un chien
Couché sur le tapis que râpe
De plus en plus de décennies
Mais nos ressemblances me frappent
Et jusque dans les avanies
Que le sort nous a fait subir.
J’écris des vers et il en écrivait,
Avions-nous les mêmes désirs ?
Je rêve aussi ce qu’il rêvait…
Il est mort trop tôt pour m’entendre
Remarquer que nos habitudes
Sont les mêmes et sans m’étendre,
Rire de nos similitudes.
En eût-il ri, lui ? Je ne sais,
Je le pense et je le suppose
Sans plus et quel dommage c’est
Qu’il m’en reste si peu de choses…

                               ***