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vendredi 28 septembre 2018

Le silence bavard.




Rien n’est moins silencieux que le silence
Dans un appartement trop familier.
Un bibelot vous fait la révérence
Et vous raconte un moment oublié,
Sur les rayons de votre bibliothèque
Tel livre hors d’âge évoque vos parents :
Et que ce soit Nerval ou bien Sénèque 
Combien de voix murmurent dans ces rangs 
Fragiles et glorieux de leur poussière ?
Ils réveillent l’écho des soirs anciens
De discussion dans la douce lumière
De cette lampe en faïence de Gien
Qui par hasard a conservé sa place
Et je pense, songeur – suis-je à blâmer ? –
Mais toi, miroir, conserves-tu la trace,
Sans en parler, des visages aimés ?

                               ***   
    

dimanche 26 août 2018

Un pont.




Une photo ancienne : un chaud soleil d’été,
Une place, un laurier et des maisons paisibles,
Les vacances bien sûr et la tranquillité ;
Le passé de ma vie, un monde inaccessible

Inaccessible ? Non ! Pas autant qu’on le dit.
En voyant ce cliché je retrouve sans peine
L’impression du moment et pourquoi je l’ai pris,
Je peux nommer l’endroit, tout revient et s’enchaîne,

Ceux qui m’accompagnaient sont à côté de moi,
-Pourquoi se taisent-ils ?- nous descendons la rue,
Je l’écris au présent, ce n’est pas autrefois,
Nous explorons la ville et je l’ai déjà vue ;

Chaleur de ce mois d’août et pavés inégaux,
Avançons les enfants, cherchons une terrasse
Et nous la trouverons plus bas au bord de l’eau
Près du pont où le temps se transforme en espace…

                               ***

vendredi 27 juillet 2018

Promesse de l'été.




Ce sont les étés d’autrefois,
De chaleur féconde en promesses,
D’ombre fraîche dans les sous-bois ;
Ce sont les étés d’autrefois,

Et des vacances de trois mois,
Et des jours où plus rien ne presse,
Des étés de farniente roi,
De chaleur féconde en promesse,

Ce sont ces étés où l’on doit
Sans crainte honorer la paresse,
Ce sont les étés d’autrefois,
De chaleur féconde en promesses.

Tous les plaisirs y sont de droit,
Tel amant parle à sa maîtresse
-Sans risquer de jeter un froid-
D’ombre fraîche dans les sous-bois.

Ce sont les étés d’autrefois,
De chaleur féconde en promesses,
Etés de bonheur, de liesse
Mais assez dit, quoiqu’il en soit.

Ne pas lasser, voici la loi !
Dans ce chant rimé d’allégresse
Il faut en venir à l’envoi
Et pardonnez-moi s’il vous blesse.

A ces très beaux étés je crois
Rien ne défaut mais je m’empresse
D’ajouter : rien sinon, ma foi,
Ce rien nommé « notre jeunesse »
Qui faisait aux jours d’autrefois
Les étés féconds de promesse.

                               ***