samedi 6 octobre 2018

Les dormants.




Ils dorment amarrés aux berges des canaux
Dans la majesté d’un automne
Chatoyant de reflets au fil de l’eau
Quand le jour s’abandonne.

Des prés aux bois autant ce jour a raccourci,
Autant l’ombre s‘allonge ;
Étonnante douceur, curieux Octobre aussi,
Comme un été de songe…

Certains de ces bateaux, repeints de neuf, pimpants,
Ignorent la vieillesse,
Celle du monde avec la leur, celle du temps
Où la saison paresse.

Le marronnier, le chêne, le saule et l’ormeau,
Habillés d’éphémère,
S’admirent brodés d’or, émaillés de joyaux
Et presque légendaires.

Les bateaux langoureux qui ne bougeront plus
De ces berges dorées
Bercent en paix leurs ponts d’hivers perclus
Ignorant des marées.

                               ***

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