Si les mots
ne sont rien, du moins les mots des hommes,
C’est, j’en
suis bien certain, qu’ils sont ce que nous sommes
Et quoi de
plus normal tout l’ensemble arrivant
D’une motte
de terre et d’un souffle de vent ?
Oui, tout
commence ainsi, tout vient de ce mélange.
Ce souffle
avec nos mots devient un courant d’air
Et le
terreau se met, quel phénomène étrange,
A gonfler à
tel point qu’il se croit Jupiter.
Imaginez la
scène : autant il est de mottes
En ce monde
étonnant, autant on a de dieux,
En jupes, en
pourpoints, en pantoufles, en bottes,
Impénitents
bavards, jaloux et orgueilleux,
Qui vivent
au milieu de leurs flots de paroles,
Sans cesse
mâchonnant comme font les chameaux
Et comme eux
promenant une bosse en symbole,
Le front
haut des penseurs qui se prennent au mot.
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