Sonnet
II :Comment il fût victime des embûches de l’Amour. »[1]
Comme il voulait punir d’un seul trait mille offenses,
L’Amour, en se cachant, ourdit ce guet-apens ;
Sans bruit il prit son arc et choisit son
moment
Avant que de lancer le fer de sa vengeance.
Dans mon cœur et mes yeux, confiante en
leurs défenses,
Ma vertu se croyait à l’abri du tourment
Mais la flèche frappa –et quel étonnement –
Où toutes s’émoussant, montraient leur impuissance,
Et voyant sa vigueur surprise en un instant,
Troublée à cet assaut, elle n’eut pas le
temps
Aussi bien d’esquiver que de prendre les
armes,
Pas plus que de chercher par un retrait
prudent
Sur quelque cime altière à parer aux alarmes
Qu’elle veut mais ne peut plus guérir
maintenant.