vendredi 3 avril 2015

Décor.






La pièce était le bureau de mon père
Mais le bureau, j’entends le meuble en bois,
Avec son désordre unique est à moi
Et la tapisserie à ma grand-mère,

Les livres, eux, sont venus de partout,
Quant à la ville, elle offre la poussière
Et le petit Saint-Nicolas en pierre
Fut à ma mère à je ne sais quel coût.

Le lustre au plafond est de mon enfance,
Je la retrouve un peu quand je l’allume,
Sans changements, comme il est de coutume :
Loisirs et paix au parfum de vacances,

Mélange étrange où je suis tout cela
Qui passé pourtant s’efface et demeure
Toujours vivant jusqu’à ce que je meure
Et que l’absence y mette le holà.

Mélange d’aujourd’huis remplis de vide
Et de velléités, d’espoirs alliés,
Semis de faits et gestes oubliés,
De hiers trop pleins, de jeunesse et de rides,

Foule d’objets au plus grand des hasards,
Ces « trois-fois-riens » forment autant d’indices,
De « toujours-prêts » à rentrer dans la lice,
Si familiers, des muets aux bavards…

Et je m’écris en eux qui sont mémoire
Et plénitude et bonheur même encor
Comme ils me sont aussi regrets, remords,
Échos sans fin et reflets d’une histoire.

                       ***

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