La pièce était le bureau de mon père
Mais le bureau, j’entends le meuble
en bois,
Avec son désordre unique est à moi
Et la tapisserie à ma grand-mère,
Les livres, eux, sont venus de
partout,
Quant à la ville, elle offre la
poussière
Et le petit Saint-Nicolas en pierre
Fut à ma mère à je ne sais quel
coût.
Le lustre au plafond est de mon
enfance,
Je la retrouve un peu quand je
l’allume,
Sans changements, comme il est de
coutume :
Loisirs et paix au parfum de
vacances,
Mélange étrange où je suis tout cela
Qui passé pourtant s’efface et
demeure
Toujours vivant jusqu’à ce que je
meure
Et que l’absence y mette le holà.
Mélange d’aujourd’huis remplis de
vide
Et de velléités, d’espoirs alliés,
Semis de faits et gestes oubliés,
De hiers trop pleins, de jeunesse et
de rides,
Foule d’objets au plus grand des
hasards,
Ces « trois-fois-riens »
forment autant d’indices,
De « toujours-prêts » à
rentrer dans la lice,
Si familiers, des muets aux bavards…
Et je m’écris en eux qui sont mémoire
Et plénitude et bonheur même encor
Comme ils me sont aussi regrets,
remords,
Échos sans fin et reflets d’une
histoire.
***
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire