samedi 15 octobre 2016

Esotérique.






Qu’il est bon d’oublier l’espace d’une nuit
Ce que l’on voudrait lire ou même écrire et puis
Qu’aucun siècle n’est grand mais que beaucoup sont tristes
Et que l’on meurt demain, bref que le monde existe.

Qu’il est bon d’essayer de ne plus résister,
D’écouter le silence et de ne rien attendre,
De ne pas réfléchir et de ne plus compter,
De ne plus désirer et de ne rien entendre.

Il n’y a plus de ville et vous n’êtes pas là,
Les volets sont fermés et les pièces sont vides,
Vous n’êtes plus qu’un point dans un univers plat
Qu’on empoche plié, d’un mouvement rapide.

Vous n’êtes plus un soir, pas encore un matin,
Et le ciel n’est qu’un mot que l’on tire à la ligne,
Et la vôtre où la vie écrira le mot « fin »
Vous importe aussi peu que celle que je signe.

                               ***

jeudi 13 octobre 2016

Le Cycle des Amours Déçues - XXIV: Le Vieux Galant.






Vous qui passâtes dans ma vie
Comme vous passez dans la rue,
Désirables mais inconnues,
Sachez combien je porte envie
Aux jours passés qui ne sont plus
Et comme je plains aujourd’hui
Les uns pour n’avoir été vu
Et le dernier pour l’âge enfui.
Ma parole peut sembler crue,
Jeunes gens n’en faites pas fi,
Vous plaindrez le temps sans merci
De ne l’avoir autrefois crue,
Et vous direz plein de dépit
Devant tant d’occasions perdues,
Je l’avais à temps entendue,
Le sot fit mal mais j’ai fait pis.

                               ***                       

Les Larmes de la Nuit.






Larmes aveugles de la nuit
Que nul ne voit ni ne console,
Au malheur du jour une obole
Qu’aucun secours jamais ne suit,

Témoignages vite détruits,
Discrets secrets que nul ne vole,
Larmes aveugles de la nuit
Que nul ne voit ni ne console,

Le chagrin d’hier ou d’aujourd’hui
Je voudrais d’un mot qu’il s’envole ;
Vous valez bien cette parole
Perles que la peine conduit,
Larmes aveugles de la nuit.

                               ***                                       

Voyage.





Je voudrais tant quitter ces lieux
Avant que d’être bien trop vieux
Pour profiter de l’avantage
Et des agréments du voyage ;
Hélas,  je suis claquemuré
Et ne puis rien sauf demeurer.

Je voudrais tant quitter ces lieux,
Libre, vaguer sous d’autres cieux ;
Et comprends l’animal en cage,
Autant sa peine que sa rage.

Me faudra-t-il  d’un trait barrer,
Parce qu’ils sont par trop dorés,
Les souvenirs de ma jeunesse ?
Qu’on me pardonne ma tristesse,
Avant que d’être bien trop vieux,
Je voudrais tant quitter ces lieux.

                               ***        


Idiotie.






Je m’en vais rimer quelques vers,
Rimer comme rime François
C’est bien rimer à la Françoise,
Chaque manière a ses travers,
Dont le lecteur paye l’ardoise.

Pour moi, jugeant  cette façon,
Je dis : « très bien »,  je dis : « passons »,
Nul besoin de me chercher noise,
Si le lecteur paye l’ardoise.

                               ***