mercredi 21 septembre 2016

A la Mi-Automne.






Certains jours de la mi-Automne
Où le soleil est caressant,
Une rime chante et résonne
De mon cœur aux bois jaunissants

Comme il convient un peu de brume,
Lorsque s’ébauche un souvenir;
Une vague douceur consume
Ce qu’on tentait de retenir.

Reconnais-tu l’air que fredonne
Le parc ou le bois jaunissant,
Nous le murmurions en passant,
Ma foi c’était, Dieu me pardonne,
Il y a maintenant longtemps,
Certain jour de la mi-Automne.

                               ***        

Un Nocturne en Novembre.






Nuits noires de novembre
Au froid des carrefours
Où les reflets démembrent
La lumière qui sourd
Des façades des rues
Où grince le destin ;
Autour des lampes crues,
Un halo de chagrin.

Le froid au fond de l’âme,
Cimetière du temps,
Et la nuit où se trame
D’autres enterrements.

Minuit des mots hostiles
Revenus au présent
Couronner une ville
Aux frontons méprisants.

Novembre de rancune
Et des passés obscurs,
Des fautes dont chacune
Est la pierre d’un mur.

Novembre des nuits noires
Et des seuils verrouillés,
Tu connais cette histoire ;
Je n’ai pas oublié.

Novembre solitude
A perte de trottoir,
Vide et désuétude
Où se laisse entrevoir
L’artifice du monde,
Désert indifférent ;
Ô brume vagabonde
Apprenne qui comprend.

***       
                              

mardi 20 septembre 2016

Te Voici L'Automne.






Septembre, te voici l’Automne,
Quelle chaleur évoques-tu ?
Les dahlias ne sont guère ou plus ;
Ce que tu perds je te le donne :

L’éclat des étés oubliés
Où dort la rose sans pareille
Dont l’amour encore ensoleille
Le gris dont tu t’es habillé.

Je t’offre le chant des fontaines,
Éternelle douceur de l’eau
Pour couvrir le vol des corbeaux
Que tes brumes tristes ramènent.

Je t’offre l’habit sang et or
De la marguerite Gaillarde
Pour que celui qui te regarde
Oublie un peu tes arbres morts.

Septembre, automne de raison,
Je m’en viens chasser tes nuages,
Comme ta tristesse, au passage
D’un amour d’une autre saison.

                               ***        

lundi 19 septembre 2016

Congé.






Que l’averse perdure, octobre m’indiffère !
Je ne fais aucun vœu et pas une prière,
Je n’en ai pas le cœur, ce n’est pas le moment,
Les mots me manqueraient, la piété mêmement
Que voulez-vous, je n’ai pas le cœur à l’ascèse,
Je vois venir l’hiver et méditer me pèse.
Bruinez tout votre soul, Octobre, mon ami,
De brume, de brouillard, de grisaille farci,
Bruinez jusqu’à noyer l’horizon et la ville,
La campagne, les bois et la mer infertile,
La fougère frissonne et je songe à l’hiver,
Givre, glace, verglas, bise, frimas, froidure,
Avec le gel, l’âtre noir des heures obscures…
Mais plus avant je ne veux pas l’envisager,
Octobre, ici, je donne à mon esprit congé.

                               ***                       

dimanche 18 septembre 2016

La Colchique Prophète.






Une bien douce après-midi,
Sur les chemins des bois d’Automne,
Au gré d’un soleil qui m’étonne
Une colchique m’a prédit
Peu de fortune et peu de gloire
Mais de longs jours de liberté,
Je lui répondis enchanté :
« Que le destin l’ait en mémoire !
Et qu’il en soit ainsi demain
Où j’écrirai en souvenance
De ce discours que tu me tins
Pour toi, colchique, cette stance »
Et il est vrai que le destin
A confirmé la fleur d’Automne
Et que j’ai tracé de ma main
Ce poème que je lui donne.

                               ***