Les nuits qui succèdent aux nuits
Sans amour aucune et sans haine,
Reprennent la même rengaine
Que le même refrain conduit.
Où sont les fleurs de la prairie,
Où sont les roses du printemps,
Dites, la Belle, je vous prie,
Où sont les promesses d’antan ?
Vous me causez bien grande peine,
Vous me causez bien du souci ;
Je ne mérite point vos haines,
Non plus que ce silence ci.
Où sont les fleurs de la prairie,
Où sont les roses du printemps,
Que le soir rêve ou l’aube rie,
Où est le lit qui nous attend ?
Vous me décevez bien la Belle,
Quoique vos yeux soient fort
charmants ;
Vous m’avez été peu fidèle,
Je ne serai plus votre amant.
Où sont les fleurs de la prairie,
Où sont les roses du
printemps ?
Hélas leur racine est pourrie,
Elles mourront dans peu de temps.
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