lundi 15 janvier 2018

Sur l'île de Torcello.




Un jour d’hiver, sur la lagune grise,
A Torcello, du plus haut de l’église,
On mesurait ce que dit l’abandon
Quand l’Histoire se tait, que tout se fond
Dans l’indistinct brumeux de son silence
Et le désert de notre indifférence.
La mer à l’horizon lamé d’argent
Brillait au bord des ilots indigents,
Et le long des canaux, les champs en friche
Aplanissaient les palais des plus riches ;
Ronces, bosquets et chemins écartés…
Où sont allés l’or et les vanités ?
Dans le clocher, je restais immobile,
Voulant songer, c’est peut-être futile,
A tout ce que l’on tait pour dire bien
Un jour d’hiver banal en tout et rien.

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samedi 13 janvier 2018

Dehors, dedans.




Quand il fait aussi froid dehors
C’est quelquefois qu’au fond de l’âme
Il fait beaucoup plus froid encor
Et qu’il n’y brûle plus la flamme
Qui vous réchauffait jusqu’alors.

Les semaines se font plus grises
Et les jours sont d’autant plus durs
Que les routes sont indécises
Où mon pas n’est plus aussi sûr ;
Que vaut la peine que j’ai prise ?

                               ***                       

vendredi 12 janvier 2018

Au Hasard.




A la croisée de tout chemin,
Au fond des vallons solitaires,
Au long d’une grève sans fin,
Au sein des forêts de la terre,
Paré de nuit ou de brouillard,
Patient, j’attends, moi, le Hasard !
Vienne celle qui le voudra,
Vienne celle qui trouvera
Où l’unique route commence
Et la suivra avec constance,
Car pour le Hasard la distance
Ou le temps n’ont pas d’importance.

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