lundi 15 janvier 2018

Sur l'île de Torcello.




Un jour d’hiver, sur la lagune grise,
A Torcello, du plus haut de l’église,
On mesurait ce que dit l’abandon
Quand l’Histoire se tait, que tout se fond
Dans l’indistinct brumeux de son silence
Et le désert de notre indifférence.
La mer à l’horizon lamé d’argent
Brillait au bord des ilots indigents,
Et le long des canaux, les champs en friche
Aplanissaient les palais des plus riches ;
Ronces, bosquets et chemins écartés…
Où sont allés l’or et les vanités ?
Dans le clocher, je restais immobile,
Voulant songer, c’est peut-être futile,
A tout ce que l’on tait pour dire bien
Un jour d’hiver banal en tout et rien.

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