jeudi 23 juillet 2015

Pour Juillet.






Les feuilles mortes que j’ai vues
Au pied des platanes des rues
Disent à l’été de Juillet,
Qui ne semble pas trop inquiet,
Qu’après tout les semaines passent
Qui n’ont chacune que l’espace
D’un songe unique et d’un moment,
En dépit de nos sentiments.
Dans cette chaleur qui nous grise
Là-bas la forêt se fait grise,
Déjà bien des champs ont jauni,
L’horizon même s’est terni.
Les feuilles mortes nous le disent,
Ne comptez pas trop sur l’été,
Il est si bref mais profitez :
Les plus grandes amours se brisent…

                    ***
 

mardi 21 juillet 2015

Passe-Temps.






Je regarde les gens passer
Au crépuscule dans ma rue :
Un vieux monsieur au pas lassé,
Une femme très court vêtue,
Un jeune couple et son landau,
Un cycliste et des hirondelles,
Le temps ne vaut que ce qu’il vaut
Et la soirée est assez belle.
Là-bas les arbres mordorés,
Au rythme du jour qui décline,
S’éteignent. Le ciel azuré
Pâlit et les ombres cheminent.
On y voit moins et c’est fâcheux,
Il court une fille sportive,
Il traîne deux gamins grincheux
Derrière une mère attentive…

Sur un balcon fort bien placé
L'été, je jouis de la vue :
Je regarde les gens passer
Au crépuscule dans ma rue.

                 ***


Baguenaudons !





Beaux jours, allez en promenade
Jusqu’aux frontières de l’été,
Beaux soirs, composez une aubade
A vos heures de liberté.

Baguenaudons en conséquence
Sans plus rien pour nous retenir,
Que le temps prenne des vacances
Qui sachent ne jamais finir !

Midi, vous êtes nonchalance
Et vous, minuit, désir igné,
Le plaisir et la somnolence,
Chacun à son tour doit régner !

                 ***

lundi 20 juillet 2015

L'Heure Sombre.






Bande après bande, noirs et se dépêchant,
Les corbeaux volaient, libres, vers le couchant ;
La terre d’exil m’était pénombre et peine…

Combien de fois ai-je bu la coupe pleine
De cet âcre breuvage qu’elle renferme
Où se sont mêlés amertume et regrets ?
Combien de fois ? Pour n’obtenir rien au terme
Où me voici, n’ayant jamais, ni de près,
Ni de loin, aperçu quelque récompense
Car j’ai vécu sans liberté, sans amour
Non plus, n’ayant eu de tout que l’espérance…

Les corbeaux volent, noirs, vers la fin du jour.

                           ***

Eloge de l'Attente.





Soyez certains que dans l’attente
Il y a d’immenses vertus ;
Ces grands hommes qui se contentent
De monter un chemin pentu
Prouvent un courage bien tendre
Et devant peu d’adversité.
Celui qui doit et sait attendre
Fait mieux ; comment le contester ?
Tout marcheur sait qu’une montagne
Ne possède qu’un seul sommet
Et ce qu’il faut pour qu’il le gagne
Enfin, d’efforts et de temps, mais,
A l’inverse, pour qui patiente
Il n’est jamais rien de certain.
Presque tout le désoriente ;
Le but : quand sera-t-il atteint ?
Au travers de quelles traverses ?
Et en usant de quels moyens ?
Se peut-il qu’un coup le renverse
Parce qu’il n’en prévoyait rien ?
Non, non, ne tergiversez pas
Et reconnaissez qu’en somme
Il n’y a qu’un héros, cet homme
Si calme et qui ne bouge pas.

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