jeudi 9 juillet 2015

Matin d'Eté.






Au soleil, ce matin, que raconte le vent ?

Que la campagne est souriante,
Qu’il fait bon vivre aux mois d’été
Et qu’on peut se laisser tenter
Par plus d’une route accueillante.

Ce sont ses propres mots et voici les suivants :

La forêt est asile et le champ est promesse,
Chaque pas que l’on fait ouvre un autre horizon,
Jouissez de l’instant et vous aurez raison,
Ma course est un bonheur, mon rire une sagesse.

Et puis ceux-ci, joyeux, s’ils ne sont pas savants :

Suivez le cours de la rivière
Ou rêvez au bord de l’étang,
Je vous précède ou vous attend,
Que veut dire le mot « frontière » ?

Ajouta-t-il, heureux, dans le soleil levant.

                     ***
 

mercredi 8 juillet 2015

Au Coeur Battant.






C’est l’histoire d’un rendez-vous,
Un rendez-vous comme il y en a tant,
L’été quand le soir est si doux
Qu’à tout âge on se croit amant.
Et c’est l’histoire d’une attente
Pendant que dansent les lumières
D’une terrasse au bord de l’eau
Fuyant, la nuit à fleur de peau,
Obscure, langoureuse et lente
Dessous l’arche d’un pont de pierre.
Une terrasse presque vide,
Un homme seul devant sa bière
Et la fraicheur de la rivière
Qui s’écoule sans rides.
C’est l’histoire d’un rendez-vous bien obtenu,
D’un rendez-vous jamais tenu,
Un rendez-vous comme il y en a tant
Et d’un jeune homme qui attend
Dans un bistrot, une inconnue ;
Un bistrot comme il y en a tant
A l’enseigne… « du Cœur Battant ».

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mardi 7 juillet 2015

A l'Heure...






J’ai mis ma montre à la poubelle
Car je n’ai plus besoin du temps
Et la journée en est plus belle
Et la nuit me plaît tout autant ;
J’ai mis ma montre à la poubelle.

J’allonge à loisir mes instants,
Les enjolive ou les cisèle
Ou les raccourcit au comptant,
Mon existence est en dentelle :
J’ai mis ma montre à la poubelle.

Sa course n’a rien de tentant
Que chaque aiguille vous rappelle
En son va et vient grignotant,
J’ai rendu la vie immortelle :
J’ai mis ma montre à la poubelle.

Tout rendez-vous est rebutant,
« L’avant » comme « l’après » morcelle,
Nul n’est heureux quand il attend ;
Pour que plus rien ne me harcèle
J’ai mis ma montre à la poubelle.

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lundi 6 juillet 2015

La Rivière Philosophe.






Après une vallée étroite,
Trois méandres et deux détours :
« Quelle horreur que la ligne droite !»
Dit cette rivière en son cours.

« S’il faut aller à l’embouchure,
Je veux du moins prendre mon temps,
Sans remous, sans éclaboussures,
Au large et tout en serpentant.

A gauche ce verger me tente
Autant qu’à droite ce château,
Mon flot tous les deux les contente
Comme la ville ou le coteau. »

Ainsi du temps, ainsi de l’onde
Qui vont tous deux indifférents,
Ainsi de l’histoire et du monde
Et de l’amour pour être franc.

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dimanche 5 juillet 2015

Canicule.






Le soleil écrase la ville
Dans un silence flamboyant,
La place est un désert hostile,
La rue est un four effrayant ;
Le soleil écrase la ville.

Le ciel de ce monde immobile
Pèse sur les toits scintillants ;
Le soleil écrase la ville
Dans un silence flamboyant.

                ***