mercredi 26 septembre 2018

Les chemins blancs.




Par les grands chemins blancs
Où le vent balaye l’automne,
A petit souffle, à grands élans,
Une ombre qui passe chantonne
Un refrain désolant
Par les grands chemins blancs.

Refrain des jours, refrain du temps,
Refrain des feuilles rousses,
Du ciel d’étain sur les étangs ;
Où sont les nuits d’été si douces
Et leurs étoiles de diamant ?

A l’horizon de faux-semblants
Des brumes pèlerines,
A contre-cœur, toujours plus lent,
Le soleil se dessine
Aux bords des arbres frissonnants
Par les grands chemins blancs.

La fougère a dit à la mousse :
« Prenez l’or de mon testament
Pour payer mon enterrement.
S’il faut que demain je repousse
Je ne dirai pas autrement. 
D’ambre, de satin et de soie
Où sont les soirs et les matins
Si clairs dans les taillis à claire-voie
Et puis qu’est devenue la joie ? »
La branche noire d’un sapin
Lui répondit se balançant :
« Je les ai croisés tout là-bas,
Il y a trois jours de cela,
Là-bas, tout au bout de l’ormoie[1]
Où ils passaient en s’en allant
Par les grands chemins blancs. »

                               ***       


[1] Ormoie : nf, endroit où poussent des ormes.

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