Je regarde la route au pied de la colline,
C’est une heure de paix, le jour tire à sa fin,
Tout un monde lointain s’y dessine en traits fins
Et voici maintenant qu’une ombre s’y devine.
Certains coins du pays font déjà grise mine,
Au pied de la montagne aveugle en son dédain,
Dans la ruelle étroite à l’écart des jardins,
Dans les hameaux déserts où l’absence rumine.
Cette route à mes pieds, je la suis du regard,
Elle s’en vient de loin mais il est bien trop tard
Pour encore espérer qu’un voyageur l’emprunte.
Le ciel pâle s’éteint, voici venir la nuit
Lente et lourde à la fois de tristesse et de craintes
Mais Prométhée est mort et c’est bien là l’ennui…