mardi 31 décembre 2019

Ce Trente et Un.



(Environs de Strasbourg - Le Hellwasser Pfad 31.12.2019.)

La trotteuse parcourt si vite le cadran,
Si vite vont aussi les aiguilles des heures
Que je ne sais plus trop si vraiment je comprends
Comment un grand poète écrivit : « je demeure ».
Pauvre de moi ! Si seulement ! Mais tout me quitte
Si prestement et moi je quitte tout si vite !

Quel jour sommes-nous donc au bout de mon jardin ?
Quelle heure se fait-il aux canaux de Venise ?
Au stade d’Olympie au plus haut des gradins ?
Sur ces rochers de l’île où l’océan se brise ?
Si le pas suit le pas, chaque pas que je fais
Efface un autre pas et c’est son seul effet.

Ronde enfantine ou sabbat de sorcières,
Minuit, midi, soir ou matin, jours, mois et ans,
Souvenirs, labyrinthe aux regrets souricières,
Mémoire dites-vous, laquelle il en est tant ?
Voici ce trente et un qui vaut toute une année
Morte à cet instant même où la suivante est née…

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lundi 30 décembre 2019

Deux.




Il me reste deux jours à vivre
Dit le vieil an à l’hiver gris ;
Deux jours de froid, deux jours de givre,
Il me reste deux jours à vivre.

Il est temps que tu me délivres,
Et le disant il a souri;
Il me reste deux jours à vivre
Dit le vieil an à l’hiver gris .

                               ***

samedi 21 décembre 2019

Une photo du temps qui passe.



(Strasbourg 1997.)

Une photo du temps qui passe,
Une photo du temps passé,
Des jours et des heures lassés
Qui ne laissent guère de traces
Sinon celles, j’en ai assez,
En tant de cartons amassés
Qu’on revoit songeant à voix basse :
Une photo du temps qui passe.

Et quelquefois dans cet espace,
Ce court instant de face à face,
Hier et demain semblent danser
Enfin unis, entrelacés,
Avant que la scène s’efface
Comme un reflet à la surface
Et les bords de papier glacé
D’une photo du temps qui passe.

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