dimanche 8 décembre 2019

Autant qu'on peut.



(Pêcheurs sur la Loire à Saumur.)

Choses de rien,
Bonheur quand même
Du quotidien ;

Sans que l’on aime
Ou plus ou mieux,
Bonheur quand même.

Un don des cieux
Qui fait sourire
Ou plus ou mieux ;

Rien d’autre à dire
Sinon ce peu
Qui fait sourire

Autant qu’on peut.

                               ***

En impair.



(La Loire à Meung-sur-Loire.)

Les mots de la nuit,
Certains sont pour toi,
Cailloux dans un puits
Mais sans fond je crois
Puisque je n’ouïs
Dans la nuit, des mots
Pas le moindre écho.

Des rimes ensuite,
Des strophes encore
Que pas un n’ébruite,
Que l’ombre dévore,
Pages éconduites,
Feuilles envolées,
Mortes, désolées.

Un poème en somme,
Impair -à quoi bon ?-
D’amour ou tout comme,
Écrit dans le ton
D’un genre qu’on nomme,
Eux avec dédain
Et moi sans : badin.

                               ***

Celles à venir.




Branches parmi les troncs et rameaux et brindilles,
Nudité, canevas, c’est comme il vous plaira,
Afin que le saphir et l’émeraude y brille,
La trame du tissus qu’un Printemps tissera.

Sous l’ardoise du ciel où l’Hiver s’effiloche,
La dentelle d’un deuil, rien de plus pour l’instant,
Pour grise qu’elle soit, sur la toile du temps,
Un camaïeu de bruns de la rouille à la roche,

Et l’ombre de Décembre où les matins fléchissent
Tôt vers le crépuscule et la tranquillité,
Projets élaborés, patience à pas comptés,
Heures d’entre les murs, uniformes et lisses ;

Celles qui disent peu prédisent encor moins,
Langueur de toute absence à tout repos propice
Et celles à venir qui cependant s’immiscent
Dans le vague dessin des grands arbres au loin…

                               ***