Que vous
chanterai-je aujourd’hui
Puisque je
sais les chansons vaines
Et qu’il va
bientôt faire nuit :
Que vous
chanterai-je aujourd’hui ?
Une
complainte ? Quel ennui !
Une
ronde ? J’en sais à peine.
Un
canon ? Seul je ne le puis.
Ou quelque
comptine incertaine ?
Un chant
d’amour ? L’amour me nuit.
Que vous
chanterai-je aujourd’hui
Puisque je
sais les chansons vaines ?
Ma foi,
peut-être bien ceci.
La minute « d’après »
me glace
Où je me
vois, ne voyant plus
Puisque en
moi je n’ai plus de place
Et qu’il
fait froid où mon cœur fût.
Ce cœur qui
ne sait plus que j’aime,
Ces mains
que l’on dirait de bois
Et ces
lèvres qui se sont tues…
Demain je
serai à l’étroit
Sous un peu
de terre battue,
Que dès lors
je ne sois plus rien,
Que sur
terre mon nom s’efface,
Puisqu’il le
faut…
Mais, j’en
conviens :
La minute
« d’après » me glace.