mardi 11 avril 2017

Le Pont.




De l’eau qui passe sous un pont
On fait l’image d’une vie ;
Que dire d’autre,  dans le fond,
De l’eau qui passe sous un pont.

Comme ces reflets qui s’en vont,
S’effacent l’attente et l’envie,
De l’eau qui passe sous un pont
On fait l’image d’une vie.

                               ***

lundi 10 avril 2017

Chansond'Avril.





Chacun garde son camp
D’une paix vigilante
Jusqu’à je ne sais quand ;
Chacun garde son camp.

Le cœur est foudroyant
Si la raison est lente ;
Chacun garde son camp
D’une paix vigilante

Et puis avril arrive,
Et puis vient le printemps,
L’eau qui s’en va plus vive,
Le murmure du vent,

La paix n’est plus de mise,
Ni l’attente aux amants
Et l’appétit s’aiguise
Et l’espoir est charmant.

Chacun laisse en son camp
Sa crainte et son attente ;
Si la raison est lente
Le cœur est foudroyant
Et l’amour[1] est violente.

                ***


[1] « Amour » est utilisé ici dans sa forme féminine archaïque.

dimanche 9 avril 2017

Toast.





Aux beaux jours d’autrefois, aux meilleurs jours d’alors,
Aux souvenirs d’antan, aux caprices du sort,
Aux rêves trop usés, à tant et tant d’années,
Aux miroirs éculés d’illusions en allées,
A l’enthousiasme niais des fausses libertés,
Au fallacieux confort de la sécurité,
A l’attente, à l’envie, à combien de sottises,
Ce huitain sans reproche où sourire est de mise.

                               ***

samedi 8 avril 2017

Fin d'Après-midi.





La fin d’après-midi décline doucement
Le soleil sur les toits, l’ombre au pied des façades…
Il est bon de venir goûter ingénument
A l’immobilité de ces heures en rade
Au fond d’un port lointain dont on n’a plus souci.
Peut-être un chant d’oiseau, quelques phrases lointaines…
Vous, sous le ciel serein, vous êtes bien assis,
La ville tout autour, on la perçoit à peine,
Et vous vous exercez à ne penser à rien.
Posez où vous voulez cet ouvrage inutile
Dont vous imaginiez retirer quelque bien,
Il n’offre que des mots, la vie est plus subtile ;
La feuille se déploie et la graine a germé,
Le soleil s’adoucit et les ombres s’allongent,
Que cherchez-vous de plus, enfants, pour vous charmer,
N’avez-vous pas la paix que désirent vos songes ?

                               ***

Promesse.





A la glycine et au lilas
Et au dernier des magnolias
Où tout le printemps se déploie
Par les branches fleuries qui ploient,
A la tulipe et à l’iris
Et à la promesse du lys
Et puis à nos amours, la Belle,
Les anciennes et les nouvelles,
J’ai gravé nos noms sur un tronc,
Demain nous nous marierons.

A la fontaine et à la rose
Et à ce baiser que je n’ose,
Au mois d’Avril, au mois de Mai,
Au beau printemps comme jamais,
A la première pâquerette
Au muguet ou à la violette,
A l’herbe folle et au mouron,
Belle, nous nous marierons.

                               ***