mardi 1 septembre 2015

Au Mois d'Août, un Trente et Un.






La lune effrange les nuages
D’un liseré d’argent,
Vous ne m’écoutez pas,
Un marronnier m’entend.
C’est ainsi qu’on tourne la page
Et qu’on s’en va content
Ou mécontent, mais tout est de passage.

C’est ainsi que passe le temps
Comme nos sentiments
Qui sont volages
Et comme l’amour justement,
L’amour dont nous n’avons l’usage,
Au mieux, que pour quelques instants.

Jours d’aujourd’hui comme d’antan
Que la mémoire nous partage
Que vous en dirai-je à présent ?
Votre sourire me présage
Que je vais y perdre mon temps.
Toute douceur est de passage,
La nuit dérive lentement,
Plaisirs des étés sans orages
Qui ne sont pas les plus fréquents ;
La lune effrange les nuages
D’un liseré d’argent.

                   ***
 

dimanche 30 août 2015

Le Balcon-Jardin.






Sur mon balcon-jardin il pousse des dahlias,
Des œillets d’Inde,  des zinnias,
Pour y suspendre aussi du linge sans encombre
Je n’ai pas semé de concombres,

Et pas de potirons,  pour la même raison
Je n’ai pas semé de melon
Mais j’ai, dans un grand pot,  fait fleurir quelques roses
Que chaque samedi j’arrose.

Afin qu’il soit conforme à je ne sais quel goût,
J’ai laissé croître un peu partout
Ce que les jardiniers nomment des herbes folles
Et j’en souris s’ils s’en désolent.

On y voit butiner l’abeille et le bourdon
Et voler quelques papillons ;
Pour eux, pour moi, je crois des plus utiles
D’avoir une prairie en ville.

                        ***
 

Les Dimanches d'Autrefois.






Leur silence est particulier,
Eux-seuls ils ont cette lumière
Comme d’un pays oublié
Et cette paix si familière.

Ils ignorent toujours le temps
Entre calme et fainéantise
Et quelque part on y entend
Sonner la cloche d’une église.

Le passé s’y change en présent
Et chaque chose est à sa place
Et chaque geste est apaisant
Et toutes les craintes s’effacent.

Ce sont, revenus d’autrefois,
Ces dimanches heureux qui brillent
Où parmi les ombres l’on voit
Sourire encore une famille…

                    *** 

Lever de Lune.






Au-dessus des grands marronniers
Il monte une lune placide ;
Ce soir est, pour Août, le dernier
Que l’été finissant dévide
Au-dessus des grands marronniers.

A quoi sert un calendrier ?
Toutes les dates sont stupides,
Le temps sans se faire prier
Fait mûrir nos fruits et les ride ;
Au-dessus des grands marronniers
Il monte une lune placide.

              ***
 

vendredi 28 août 2015

L'Automne, voyez-vous... (Hommage à A.)






Les feuilles tombent lentes
Comme à vivre sans vous
Mes heures trop constantes
S’en vont à pas de loup

Car c’est l’Automne, voyez-vous.

Lente grisaille du matin
Où septembre s’invente
En son regard éteint
Ces heures qui déchantent

Car c’est l’Automne, voyez-vous.

L’Automne aux rivières de boue,
Aux flaques d’eau sur les chemins
Où midi ne fait plus la roue ;
Je pense à vous en vain

Car c’est l’Automne, voyez-vous.

Je pense à vous qui ne pensez qu’à peine
A tout ce que l’amour nous fut,
Je pense à vous, j’ai de la peine,
L’affaire est entendue

Car c’est l’Automne, voyez-vous.

                            ***