Couleur d’un été de province
Les immeubles sont silencieux
Au pied desquels midi évince
Un cerne d’ombre consciencieux.
Il n’y a plus personne en ville,
Les tramways ne vont nulle part
Au bout de leurs rails inutiles
Où poussent des chardons épars.
Il est temps de changer d’écorce
Pour les platanes poussiéreux
Sous ce ciel toujours vide à force
D’être aussi profondément bleu
Et les vieux bancs de bois s’écaillent,
Solitaires, dans la chaleur
Et les gazons couleur de paille
Rêvent d’une fontaine en pleurs.
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