lundi 23 novembre 2015

L'Etincelle Eternelle.






Il me suffirait d’un sourire…
Mais pour sourire il faut aimer ;
Refrain qu’on peut sans fin redire,
Espoir que l’on peut bien nommer.

Aimer, qu’est-ce donc à tout prendre ?
Qu’en ai-je vu, qu’en voyez-vous ?
Car il ne suffit pas d’entendre
Ces chansons dont les mots sont doux.

Bien plus, bien plus que n’est l’étreinte,
Plus que le temps qui ronge et ment,
L’amour c’est l’espérance atteinte,
Le savent tous les vrais amants,

L’éternité d’une étincelle,
Ou le contraire si l’on veut,
C’est celui tout autant que celle
Dont à soi-même on fait l’aveu.

Et je plains celui qui l’ignore
Et celui qui le trouve à moins,
Le premier n’est qu’une ombre encore,
Le second ne le connaît point.

Il vous suffirait d’un sourire
Mais pour sourire il faut aimer…
L’amadou ? Non, l’amour est pire,
Un rien suffit pour l’allumer,
Ah, si vous voyiez mon sourire,
Moi, qui n’ai fait que vous aimer !

                             ***
 

Paul.






Paul. »Lucien », un prénom, une perte,
Comme « Arthur », encore une fois
Trop de souvenirs à l’étroit ;
Cependant il manque « la verte »,
Toute l’essence de ces jours,
Le feu des visions de l’Absinthe…
Les fauves ont de ces amours
Qui se moquent bien d’être saintes,
Lesquelles, Paul, préférez-vous
Pour ces ivresses qu’on regrette
A force de temps qui s’entête
Quand il faut revenir de tout ?
Et puis après, quelle importance
Pour la rime impaire et le sens ?
L’un à Paris, l’autre en partance...
Être vaut d’acquitter le cens
Que les bonnes gens vous réclament
Et qu’importe d’être jugé
Jusqu’au plus profond de votre âme
Par ceux qui vous sont étrangers ?

                        ***
 

jeudi 19 novembre 2015

France. (En mémoire des victimes des attentats du 13 novembre.)







Qui pensait bâillonner la France ?
Ce ne sera jamais le cas,
Nous vivrons avec la souffrance
Et nos chants ne s’éteindront pas.

On nous dits « bavards » sans compter,
On nous dit « légers » d’apparence,
Mais nous aimons l’égalité
Et l’amour et la tolérance,
L’esprit, la table et la gaieté
Sans faire aucune différence.

Nous poursuivrons en liberté,
Nous nous appelons « Résistance »,
Nous nous appelons « Volonté »,
Chacun de nous signe « Espérance »
Et chacun dit : « Fraternité » ;

C’est ainsi que l’on vit en France.

                       ***

jeudi 12 novembre 2015

Là-bas.






Là-bas, tout au bout du chemin,
Trouverons-nous encor du charme
A marcher la main dans la main ;
Là-bas, tout au bout du chemin ?

De hier referons-nous demain ?
Un sourire au milieu des larmes,
Un arc-en-ciel qui nous désarme,
Là-bas, tout au bout du chemin ?

Trouverons-nous encor du charme
A nos amours, à nos destins,
A l’heure où le soleil s’éteint
Au fond d’un ciel violine et parme,
Là-bas, tout au bout du chemin ?

                         ***
 

Mon Père.






Il y a bien longtemps, mon père,
Que nous ne nous sommes revus :
Trente-sept ans que tu n’es plus.
Ma peine, que l’âge tempère,
Cependant n’a pas disparu.

Certains après-midi d’automne
Où l’ombre sait que le soir vient,
Monte une chanson monotone
Que je ne connais que trop bien,
Son « j’attendrai toujours » m’étonne.

Il m’étonne, moi qui, pourtant,
Croit cette rencontre certaine
Je ne sais quand et qui l’attend,
Qu’elle soit proche ou bien lointaine ;
Mon père, il y a si longtemps
Ou peut-être bien hier à peine.

                       ***