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lundi 7 décembre 2020

Un sonnet du Canzoniere de Pétrarque (1304-1374) - Adaptation.

 

 


La nature et le ciel ont du se disputer

Pour vous offrir leurs dons, vous rendant si parfaite

Que le soleil se plaît, vous voyant ainsi faite,

A se croire avec vous en proche parenté.

 

Ils vous ont tant donné, c’était leur volonté,

Qu’il n’est d’homme ici-bas qui sur ces entrefaites         

Ne retrouve à l’instant son âme stupéfaite

Prise aux rets de vos yeux et de votre beauté.

 

Pourtant cette passion que vos charmes inspirent          

Demeure un sentiment dont nul ne peut médire

Tant elle est sans espoir si ce n’est sans regret.

 

Le monde n’a pas vu depuis son premier âge

D’autre beauté que vous obtenir en effet

Qu’une flamme d’amour fut si pure et si sage.

 

                               ***       

 

jeudi 20 février 2020

Sonnet CXVIII du Canzoniere de Pétrarque.



(Cathédrale de Sienne.)

De mes gémissements seize années ont passé,
Je m’en vais au-devant de la toute dernière
Me croyant dans ma peine en la toute première
Où mon cruel tourment soudain a commencé.

Souffrant d’aimer, le poids des jours vient me lasser
Et, craignant qu’avant moi, le Sort, sourd aux prières,
Ne la fasse descendre au séjour sans lumière,
Je voudrais de mon temps voir le terme avancé.

Hélas, je rêve ici d’une toute autre place
Où, de tout mon pouvoir, je m’en veux retourner
Mais je n’y parviens pas quoique je tente ou fasse.

Ce que je suis-je ne l’ai pas abandonné,
Fruits du même désir, mes larmes sont pareilles
A celles d’autrefois que le même chagrin réveille.

                               ***     

Note:  

Francesco Petrarca (1304-1374), poète toscan, rassembla les poèmes qu’il écrivit dans sa jeunesse pour Laure de Noves sous ce titre de « Canzoniere «  (Chansonnier). Le présent texte est élaboré (mis en vers) à partir du volume Canzoniere – Pétrarque – Poésie/Gallimard – 1983. Traduction du comte Ferdinand L. de Gramont.