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mardi 2 juin 2020

Qui suis-je ?



Je suis ce que je suis, c’est tout,

Mais il s’en faut que je m’en vante

Car je suis en colère ou doux

Selon que le diable me tente :

Je suis ce que je suis, c‘est tout.

 

Bohême autant que rigoureux,

C’est d’ailleurs ainsi que je chante,

Je n’ai pas l’étoffe d’un preux,

Tout ce que je suis me contente

Mais il s’en faut que je m’en vante.

 

Ne jugez pas à la va-vite,

Sans me connaître peu ou prou,

D’un accident tenez-moi quitte,

Mon caractère a ses à-coups

Car je suis en colère ou doux.

 

Suis-je si différent de vous ?

Nous gravissons la même pente,

Comme des sages ou des fous,

Comme des saints -mais là j’invente-

Selon que le diable nous tente.

 

L’âne frotte l’âne et le loup,

Lorsque l’occasion se présente,

Mange un mouton plutôt qu’un chou,

Pardonnez-moi si je plaisante ;

Je suis ce que je suis : c’est tout !

 

                               ***

dimanche 31 mai 2020

Dans ma cuisine.



Cette après-midi-ci je suis

Dans les fumets de ma cuisine,

Simple à défaut d’être divine,

Bonne peut-être si je puis.

 

Mais puisque l’on revient chez moi

C’est qu’on l’aime un peu j’imagine,

Bien que quelquefois j’y devine

Plus d’éducation que de choix.

 

Déjà mon repas se dessine

Et voici l’instant redouté :

Le jugement, je vais goûter

Et voir s’il faut que je l’affine.

 

Un rien de trop vous coûte cher,

L’œuvre n’admet pas la rature,

Succès ou bien déconfiture,

Ici tout se gagne ou se perd.

 

                               ***       

samedi 23 mai 2020

L'amour, l'eau calme et la saison.



L’eau passe calme sous le pont

Comme aussi s’enfuit la saison

Comme passe une silhouette

Comme s’enfuit une chanson.

 

L’amour dont je voudrais écrire,

Chacun le vit à sa façon ;

La saison pourrait vous le dire,

Et l’eau reprendrait la leçon.

 

Dessus le pont celle qui passe

A dans son regard scintillant

Précieuse conservé la trace

D’un rêve enfui mais souriant.

 

Celle qui, cet instant résume,

Ce que ces mots et moi savons,

Comme se dissipe la brume,

Comme les nuages s’en vont,

 

S’en va, je ne sais où, légère

Comme font les reflets et l’eau,

Comme la chanson passagère

Et la saison puisqu’il le faut.

 

                               ***