Aux moineaux
sur la balustrade
-Matin
« ciel-gris » et « temps-maussade »-
J’ai dit,
histoire de pépier,
Quelles
nouvelles du quartier ?
« Les
temps sont durs, les gens avares,
Et les
miettes se font rares,
Tout est
flétri, buissons compris :
Nous
n’aurons bientôt plus d’abri ;
Il y a dans
la cour voisine,
Nous
craignons qu’ils nous assassinent,
Au lieu d’un
seul chat vagabond,
Une chatte
avec trois chatons
Prêts à nous
voler dans les plumes ;
-Averse et
froid, froidure et brume-
Nous vivons
mal quand nous vivons ;
Le
changement dont nous rêvons
Quand
va-t-il en fin se produire ? »
Et
bien, moineaux, pour vous instruire,
Il en est de
même chez nous :
On nous
poursuit, on nous prend tout,
Et tout
comme vous l’on nous tue,
Sinon dans
nos cours, dans la rue,
Mais vous êtes
chanceux, nous non,
On nous
donne encor des leçons !