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jeudi 1 août 2019

En avant !

(La Loire à Saumur.)

Il est temps, il est grand temps
De quitter et de reprendre :
La route s’appelle « antan » ;
Il est temps, il est grand temps.

En ce jour, le cœur content,
Nous cessons enfin d’attendre ;
Ces vers dits en s’apprêtant :
Il est temps, il est grand temps.

Si ce qu’un sage prétend
Un autre ne peut l’entendre,
Demain devient inquiétant ;
Il est temps, il est grand temps.

Ailleurs, un dernier printemps,
Comprenne qui peut comprendre ;
Il est temps, il est grand temps
De quitter et de reprendre .

                               ***       

dimanche 10 mars 2019

Il y a...




Il y a…

Que j’aime le temps qui paresse
Et la fenêtre sans volets
Et l’eau tranquille que caresse
Le rêve changeant des reflets.

Il y a…

Que j’aime l’ombre des églises
Au pied des chapiteaux romans
Où le ressac des jours se brise
En silence tout simplement.

Il y a…

Que j’aime au verre qui s’embue
L’éclat dansant des vins heureux
Et la cuisine encore imbue
De l’orgueil des plats chaleureux.

Il y a…

Que j’aime les vieilles faïences
Des vases fleuris d’autrefois
Aux bouquets de longue patience
Des grands jardins et des longs mois.

Il y a…

Que j’aime, lent et taciturne,
L’ample cours des quatre saisons,
Le lit des mystères nocturnes
Et l’infini de l’horizon.

Il y a…

Que j’aime une vie étrangère
A celle qu’ici vous menez
Et quand vous me dites que j’erre,
Moi, je vous regarde étonné.

                               ***

jeudi 31 janvier 2019

Le vieil olivier.




J’étais là en ce temps où seuls vivaient ici
Un peuple de pêcheurs, d’artisans sans soucis
Et quelques paysans gais et durs à la peine ;
La sève du printemps s’écoulait en mes veines.
J’étais sur la colline au temps où les chemins
Firent place à la route et quand l’étranger vint
Je ne m’étonnais point ; sur la plage la houle
Bruissait toujours semblable, où chaque aube déroule
Les joyaux scintillants de ses mille couleurs
Et, puis le soir venu, teint de mille douceurs,
Mon tronc portait heureux l’argent de son feuillage.
Mais il n’est pas de ciel qui reste sans nuage,
Du bord de chaque route il poussa des maisons
Dont parfois la laideur insultait l’horizon
Et puis il vint des gens, sans aucune culture,
Qui saccagèrent tout en parlant de nature
Et je me sentis vieux autant que malheureux.
Mais je suis toujours là et je conserve un peu
De la joie d’autrefois au fond de mes racines,
Sur mon tronc tortueux des siècles se dessinent,
Oui, je suis toujours là, et je demeurerai;
Les jours suivront les nuits, je sais que je verrai
Le reflux de ces mœurs à l’aube d’un autre âge,
Quand l’herbe folle aura du pied de mon ombrage,
Tenace, lentement reconquis les jardins,
Alors je renaîtrai pour disparaître enfin !

                               ***