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mardi 13 mars 2018

Invitation.



(Jardins de l'archevêché de Bourges.)




Venez vous asseoir près de moi
Et je vous ferai passer l’heure
En vous racontant les exploits
Des héros dont les noms demeurent
Aux plus beaux contes d’autrefois.

Ou bien je vous dirai l’histoire
Des plus belles amours d’antan,
De celles qui firent la gloire
Des poètes d’un autre temps
Dont je conserve la mémoire.

Et si cela ne suffit pas
Ou bien si cela vous ennuie,
Je vous chanterai le lilas,
Et l’aube et l’odeur de la pluie
Et le Printemps en falbalas,

L’Eté de la douceur de vivre,
L’Automne vêtu d’ambre et d’or,
L’Hiver en dentelles de givre
Et si vous le voulez encor,
Ces berceuses de mes vieux livres,

Ces refrains un peu maladroits
Qu’on entendait par les ruelles,
Les carrefours et mille endroits,
Courir comme court l’eau nouvelle ;
Venez vous asseoir près de moi.

                               ***        

jeudi 1 février 2018

Conte.




Les monts chevauchent l’horizon bleuté,
Le soleil court au travers des nuages
Et le vent froid file sans s’arrêter ;
Les monts chevauchent l’horizon bleuté.

Si je pouvais me faire oiseau sauvage
Pour m’en aller là-bas en liberté !

Un magicien m’a dit « Ta volonté
Et ton cœur peuvent tout et davantage,
Voici les mots qu’il te faut écoute. »
Moi, de croire à cela je n’ai plus l’âge...

Ces mots pourtant je les ai répétés
Avec au cœur un désir sans partage.

Comme un fétu me voici transporté
Au gré d’un souffle de passage ;
Dans la lumière où je me sens flotter
Je suis l’oiseau, l’ombre dans son sillage,
Le lointain vierge et le vent indompté;

Les monts chevauchent l’horizon bleuté,
Le soleil court au travers des nuages.

                               ***        

mercredi 25 octobre 2017

Buvons un verre (dialogue).



(La Petite France - Strasbourg.)

Jacques, Bernard ou Jean, - Quelle importance ? –
Et,  pourquoi pas, ou vous ou moi ?
Nous avons bavardé comme il se doit
Quand on retrouve un vieil ami d’enfance
Jacques, Bernard ou Jean, - Quelle importance ? –.

« Et qu’as-tu fait et qu’as-tu vu là-bas ?
Allez, comme autrefois, viens prendre un verre ;
Ici, tu sais, les jours ne changent pas,
Ne changent pas ou bien ne changent guère.

Les gens non plus, c’est peut-être une chance,
C’est ce qu’on dit, peut-être ce qu’on croit,
Jacques, Bernard ou Jean, - Quelle importance ? –
Et,  pourquoi pas, et vous et moi ? »

« Il y a bien longtemps, je suis parti,
Je suis parti sur les chemins de l’existence
En qualité de tout jeune apprenti.
Je les ai parcourus avec constance
Et puis, l’âge venant, comme un chacun,
Je m’en suis retourné vers ma province
Mais c’est sans gloire et puis sans titre aucun,
Ma bourse est plate et mon bagage est mince.
Mes seuls  acquis sont le fait d’expédients,
Quelque ironie aux dépens de la science,
Cette résignation, j’en suis conscient,
Qui fait le pauvre, et beaucoup de patience.
J’ai peu gagné si j’ai beaucoup appris
Mais ce savoir change bien peu de choses
A mon assiette et dans un hiver gris
Il ne sait pas faire fleuri des roses… »

« Ainsi pour toi, tout autant sous mon toit,
Buvons ce verre à notre ressemblance,
Jacques, Bernard ou Jean, - Quelle importance ? –
Et,  pourquoi pas, à vous et moi !

                               ***